Beth Muthoni Karanja a été contrôlée positive à l’issue du marathon de Caen en juin 2018, et suspendue deux ans. La Kenyane y avait remporté la victoire, comme elle l’avait fait à Montpellier, et à la Rochelle, accédant aussi aux podiums de plusieurs gros semis et 10 km français. Elle avait également terminé 2ème au France de cross 2018, en évoluant sous les couleurs d’Athlé 66. Beth Muthoni Karanja a la possibilité de faire appel.
Un nouveau cas de dopage à l’actif du Kenya en France, et aussi du club d’Athlé 66. Cette fois, c’est une femme, Beth Muthoni Karanja qui tombe dans la nasse, avec un contrôle à l’issue de sa victoire au marathon de Caen en juin 2018, positive au triamcinolone acétonide, de la famille des glucorticoïdes. Les détails ne sont pas encore connus, mais le journal Sud Ouest a révélé qu’une suspension de deux ans lui avait été infligée. Sans oublier toutefois que l’athlète a la possibilité de faire appel de cette décision, en particulier en fournissant des justificatifs médicaux, qui pourraient provoquer une annulation de la suspension, compte tenu du produit.
Voilà, hélas, encore une illustration de l’utilisation répandue de produits interdits par les coureurs et coureuses du Kenya, et quel que soit leur niveau. Certes Beth Muthoni Karanja a accumulé victoires et podiums sur une quinzaine d’épreuves françaises, mais son record sur marathon était de 2h39’, réalisé à Montpellier en mars 2018.
Mais ce dossier fera à nouveau couler beaucoup d’encre, de part l’appartenance de cette jeune Kenyane au club Athlé 66, qui a déjà connu deux cas tonitruants, celui de Nicolas Fernandez, positif à l’EPO, fin 2016, et suspendu 4 ans en 2017, et, de Habib Mosbah, également positif à l’EPO, en février 2018, et suspendu 4 ans.
Un épisode douteux de plus, et surtout que Beth Muthoni Karanja faisait partie des nouvelles recrues du club de Perpignan, aux côtés de Peter Komu (qui pourrait être son mari, une info à vérifier). Peter Komu était apparu pour la première fois sous les couleurs d’Athlé 66 en fin d’année 2017, après avoir quitté le club de Balma, et durant l’année 2018, il avait mis en avant les couleurs du club, comme lors du l’interrégional de cross 2018, à Alès, qu’il avait aisément remporté, avant ensuite de s’aligner, lui aussi, sur plusieurs marathons, où il avait réalisé son record de 2h25’, à Marseille.
Beth Muthoni, une coureuse sans passé
Beth Muthoni Karanja avait, elle aussi, rejoint le club de Perpignan fin 2017, à l’occasion de St Pol Morlaix, et avait ensuite sillonné la France pour enchaîner marathons, semis et 10 km. Sa performance au France de cross n’avait pas manqué de surprendre. Elle n’avait en effet au préalable disputé aucun cross, pas même l’interrégional de cross, et elle s’était même alignée une semaine avant le France au semi-marathon de Nancy, où elle avait terminé 2ème en 1h13’18’’, soit son nouveau record. Mais pour ce semi, il s’agissait en fait de sa 2ème compétition sur cette distance, après st Pol Morlaix fin 2017. Car autre singularité, Beth Muthoni n’était arrivée dans la course à pied qu’à 27 ans, par des épreuves disputées en Espagne. Avant 2017, elle n’apparaît qu’en 2005, à l’âge de 15 ans, où elle combinait 800 m et 1500 m, affichant un record de 4’25’’36.
Un parcours pour le moins sidérant, qui n’aura finalement duré que deux petites années, l’autorisant tout de même à squatter quelques podiums en France…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.