L’ex sprinter Ben Johnson se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique, pour une campagne de publicité pour un site de paris en ligne tournée en Australie. Le Canadien y fait de l’humour en se référant aux stéroïdes qui ont provoqué sa suspension pour dopage aux JO de Séoul.
La publicité créée par le site de pari en ligne « Sportsbet.com » a provoqué la discorde en Australie, et l’Agence Anti-Dopage Australienne a déposé une plainte contre ce spot de 90 minutes mettant en scène plusieurs sportifs, mais surtout Ben Johnson.
En cause, l’allusion faite par l’ex-sprinter à sa suspension pour dopage, avec le slogan que la nouvelle application de Sportsbet « insère le « roid » dans Android ». C’est pour l’usage de stéroïdes que le Canadien avait été contrôlé positif lors des JO de Séoul…
L’humour du spot, qui met aussi en scène des nageurs chinois, des haltérophilies, et un cycliste singeant Lance Amstrong, tous censés démontrer la puissance de l’application, n’a pas convaincu les responsables de l’anti-dopage, qui estiment que cette publicité donne un mauvais message, celui que l’utilisation de drogues dans les sports est normale. Le Ministre de la Santé d’Australie a également réagi négativement.
Le site « Sportsbet.com » a refusé de stopper la diffusion de cette publicité. Au contraire, le message véhiculé via Tweeter est très direct : « Notre nouvelle application Android. Comme Ben Johnson, elle a été testée positive pour la vitesse et la puissance »… Et le site n’a pas hésité à présenter Ben Johnson, comme le « Champion Olympique du 100 m 1988 », en ajoutant après cette phrase une petite étoile, qui précise ensuite « Pendant 48 heures » !
Champion olympique pendant 48 heures
Ben Johnson était sorti par la petite porte des JO de Séoul, après la finale du 100 mètres qu’il avait remporté en écrasant Carl Lewis, avec un nouveau record du monde de 9’79’’, qui sera ensuite gommé des tablettes.
Ce n’est pas la première fois que le Canadien se retrouve dans la presse en Australie. Il y a deux ans, son nom était apparu en lien avec l’entraîneur Kevin Tyler, qui avait été refusé pour le poste d’entraîneur national, parce qu’il avait justement été partenaire d’entraînement de Ben Johnson dans les années 80 sous la houlette du très sulfureux Charlie Francis.
Ben Johnson, 56 ans, revient régulièrement dans l’actualité. A l’automne 2013, il était apparu dans la campagne « Pure Sport » menée par la marque « Skins », argumentant alors vouloir se placer désormais du côté de l’anti-dopage.
Le sprinter a pourtant connu deux contrôles positifs, lors des JO 1988, puis en 1993, après sa tentative ratée de come-back, et il a été aussi responsable du contrôle positif du fils du Lybien Khadafi, joueur de foot en Italie. Un sacré « palmarès » sur le plan du dopage, qui lui donne une crédibilité totale pour ce spot !
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.