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Une enquête de l’AMA sur Mo Farah, Galen Rupp, Sifan Hassan

Les athlètes entraînés par Alberto Salazar vont faire l’objet d’une enquête de l’Agence Mondiale Anti-Dopage, afin de savoir si la dérive de l’entraîneur sur l’utilisation de produits dopants a été à l’origine d’une triche de leur part. Mo Farah, Galen Rupp, Sifan Hassan, en particulier, vont se retrouver mis sur le grill.

C’est exactement le scénario qu’espéraient les adeptes de la lutte anti-dopage, et que redoutaient tant tous les autres…. Une investigation large menée sur les athlètes entraînés par Alberto Salazar, au sein du Nike Oregon Project. En particulier sur les stars que sont Mo Farah, Galen Rupp, Sifan Hassan, qui pèsent à eux trois 17 médailles olympiques et mondiales.

Sir Craig Reedie, président pour encore quelques jours de l’Agence Mondiale Anti-Dopage, a confirmé à la BBC, que des enquêtes seront lancées pour savoir si les athlètes coachés par l’entraîneur américain ont bénéficié des dérives qui lui sont reprochées, et qui lui valent une suspension de 4 ans (qu’il conteste en appel).

Qui pouvait vraiment imaginer que les athlètes seraient exonérés de toute responsabilité dans cette sale affaire où les pratiques litigieuses d’Alberto Salazar ne pouvaient évidemment qu’être destinées à favoriser ses protégés ?

Dès le début octobre, Thomas Bach, le président du CIO, avait donné le ton en indiquant qu’il demanderait à l’AMA d’enquêter sur les athlètes, et il avait posé les choses de manière très simple : « Des résultats olympiques peuvent-ils être directement ou indirectement affectés ? »

Nike, Coe, Radcliffe, solidaires avec Salazar

Une attitude qui tranchait avec celle de Sebastian Coe, visiblement peu désireux d’en savoir plus, au point qu’il admettait ne pas avoir lu les 140 pages du rapport de l’AAA qui concluait à la sanction d’Alberto Salazar.

Le président de l’IAAF témoignait ainsi d’une étrange solidarité envers le coach, dans laquelle pointaient clairement ses liens privilégiés avec Nike, où il avait longtemps exercé une fonction de consulting, qu’il ne s’était décidé à stopper que sous la pression quelques mois après sa nomination à la tête.

Dans la même lignée, Paula Radcliffe s’était illustrée en soutenant qu’aucun élément ne permettait d’affirmer que les athlètes évoluant au sein du Nike Oregon Project avaient transgressé les règles anti-dopage. Et la marque Nike avait été encore plus loin en affirmant que le rapport de l’USADA, l’agence anti-dopage américaine, n’avait démontré aucune preuve que des produits dopants aient été utilisés par des athlètes du NOP.

C’était oublier que l’agence anti-dopage américaine s’intéressait en priorité à Alberto Salazar, et n’avait pas entamé d’investigation particulière auprès de Mo Farah, Galen Rupp, et Sifan Hassan.

Les donnes devraient donc évoluer dans les mois à venir. Le conditionnel ne peut que s’imposer tant sont énormes les intérêts en jeu autour de ces stars de l’athlétisme, et donc la possibilité de ralentir les process, voire de les interrompre…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.