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Une Croate remporte le marathon de Linz sous EPO en 2h43

La Croate Danijela Kuna, qui avait remporté le marathon de Linz en Autriche en 2h43’55 début avril, a fait l’objet d’un contrôle anti-dopage positif, avec la détection de darbépoétine, une forme d’EPO. Cette jeune femme de 32 ans, ancienne triathlète, coureuse à pied depuis quelques mois seulement, est aussi, plus surprenant, Docteur en Kinésiologie et professeur à l’Université de Split…

Danijela Kuna

Danijela Kuna

La darbépoétine. Ce stimulant de l’érythropoïèse a été retrouvé dans les échantillons de Danijela Kuna lors du contrôle anti-dopage effectué lors du marathon de Linz début avril 2017. La Croate y avait alors créé une certaine sensation en s’imposant au sprint sur sa compatriote Nikolina Stepan, qu’elle supplantait d’une toute petite seconde, pour finir en 2h43’55’’.

Un chrono marquant certes un progrès de 5 minutes sur sa marque précédente de 2h48’, mais correspondant à un niveau moyen de performance qu’on a du mal à imaginer obtenu au moyen d’un produit tel que l’EPO…

Toutefois il est certain que Danijela Kuna n’affichait jusqu’alors qu’un tout petit palmarès de course à pied, comptant moins de six mois de résultats derrière elle, avec des débuts remontant à septembre 2016, au semi-marathon de Sarajevo bouclé en 1h22’, suivi en octobre par le semi de Zabreg en 1h18’, le semi de Llubjana en 1h19’, puis en novembre son premier marathon, à Valence en 2h48’. Elle poursuivait en 2017 avec en février le semi de Split en 1h18’40’’, puis début avril, le marathon de Linz.

Il n’avait ainsi fallu que quelques mois à Danijela Kuna pour atteindre ce niveau lui assurant une certaine notoriété dans son pays, et qui lui permettait aussi de prétendre à briller dans des épreuves intermédiaires telles que le marathon de Linz.

Certes cette jeune femme de 32 ans, ancienne skieuse et parapentiste, pratiquait le triathlon précédemment, mais sans performance marquante, hormis une 3ème place au championnat national de triathlon moyenne distance. En parallèle, après avoir obtenu un doctorat, elle menait une carrière d’enseignante à la Faculté de Kinésiologie à Split, publiant plusieurs articles sur les techniques de mesures, surtout dans le ski.

La darbépoétine, détectée en 2002 chez les skieurs de fond

Le produit détecté, la darbépoétine, n’est nullement une substance de seconde zone, elle figure dans la liste S2 des hormones peptidiques, comme agent stimulant de l’érythropoïèse, au même titre que l’EPO classique, ou la CERA.

Comme toute EPO, elle agit pour stimuler la production de globules rouges dans le sang, et ainsi augmenter l’hématocrite. La darbépoétine, commercialisée sous le nom et d’Aranesp, permet d’allonger le temps d’action de l’EPO normale, pour espacer les injections.

Sur le plan sportif, elle a été détectée pour la première fois en 2002 chez des skieurs de fond lors des JO de Salt Lake City, mais elle n’apparaît ensuite que rarement dans les contrôles, comme en 2011 chez la coureuse de trail, Camille Hoarau , en 2014, chez le cycliste canadien William Goodfellow, qui l’avait utilisée en parallèle du clenbutérol.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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