Ca secoue au Kenya. En dix jours, trois nouveaux contrôles positifs ont été dévoilés. Le premier concerne un spécialiste du 400 mètres, membre de l’Equipe nationale. Les deux autres des marathoniens de top niveau, évoluant au niveau international. Et dire que les officiels du Kenya s’offusquaient de voir leur pays mis sur la liste des pays à risque en matière de dopage…
La liste des athlètes kenyans contrôlés positifs s’est encore allongée ces derniers jours, et ces trois nouveaux cas démontrent une fois de plus l’étendue du problème du dopage au Kenya, avec trois athlètes au profil très différent.
Boniface Mweresa, spécialiste du 400 mètres, n’a que 23 ans, il était membre de l’Equipe nationale du Kenya depuis 2012, et le Mondial junior, présent également dans le relais olympique 2012, et avec en meilleure performance, une place de 4ème au Mondial indoor 2016. C’est juste avant de s’envoler pour le Nigéria et les Championnats d’Afrique que son contrôle positif de juin survenu lors du championnat national des forces armées lui a été notifié.
Lucy Wangui Kabuu pointe parmi les meilleures marathoniennes mondiales, avec un record à 2h19’34’’, soit la 13ème performance tous temps, établi en 2012. Sur 10.000 mètres, elle a terminé deux fois dans le TOP 10 aux JO, en 2004 et 2008, médaillée aux Commonwealth Games, comptant également une place de 4ème au Mondial de semi-marathon en 2014. Après une saison off en 2017, elle avait retrouvé le marathon cette année, à Hong Kong, puis Milan, victorieuse en 2h27’ en avril. Quatre mois plus tard, elle passe à la trappe pour un contrôle à la morphine.
Samuel Kalalei, lui, est tombé pour de l’EPO. A 23 ans seulement, il a déjà couru 9 marathons, depuis 2015, pour amener son record à 2h10’44’’ ce printemps à Rotterdam. Mais confiné jusqu’alors aux places d’honneurs, à l’exception de la 2ème place en Metz en 2016, c’est bien sûr sa victoire au marathon d’Athènes à l’automne dernier, qui l’avait fait mieux connaître dans cette épreuve historique.
Le cas de Samuel Kalalei ne lasse pas d’interpeller, avec l’EPO utilisée par un athlète aussi jeune (*) et pour courir en 2h10’. Car une consultation rapide des bilans mondiaux montre que ce chrono le place au 1174ème rang mondial de tous les temps… Pour le Kenya, il est seulement le 520ème marathonien. Et cette question qui taraude : combien y a-t-il d’usurpateurs parmi eux ???
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.