Robel Fsiha avait créé la surprise en remportant le titre de Champion d’Europe de cross début décembre. Mais une fois de plus, il s’agissait d’une usurpation. Le Suédois a été contrôlé positif en novembre.
Une nouvelle usurpation et un nouveau coup de semonce sur l’athlétisme suédois. La Suède s’était réjouie de cette première victoire dans un Championnat d’Europe de cross conquise par Robel Fsiha. Mais la joie a été de courte durée. Deux mois plus tard, tombe l’information d’un contrôle positif, constaté en novembre durant un stage effectué en Ethiopie.
Le produit détecté dans l’échantillon qui a été d’abord transmis à Addis Abeba, puis au laboratoire anti-dopage de Lausanne, n’a pas été révélé par les dirigeants de l’athlétisme suédois, heurtés par cette nouvelle, qui frappe un jeune athlète de 23 ans seulement, naturalisé suédois fin 2018 après être arrivé en Suède en 2013 depuis l’Erythrée.
Peu d’informations sont disponibles sur l’entourage de Fsiha, coach, manager… Mais l’analyse de ses performances passées suscite quelques questionnements sur sa progression de l’année 2019, où il avait enchaîné les records. Ainsi en semi-marathon, avait-il explosé une première fois avec un chrono de 1h01’ en mars, à Barcelone, marquant un sacré gap, soit plus de 6 minutes de mieux que sa marque précédente datant de 2017.
Autre élément troublant, ses progrès en cross. Il n’était que 40ème aux Europe 2018, mais avait terminé 17ème au Mondial 2019, confirmant une envolée qui allait s’achever par ce titre européen, qu’il n’aura gardé que quelques mois sur son palmarès.
La presse suédoise n’a pas manqué d’appuyer sur ce mauvais ressort en évoquant les réactions hostiles que ce cas ne pourra que susciter dans un pays où les actes racistes se succèdent dans la foulée d’une politique d’accueil des réfugiés très généreuse, avec plus de 160.000 personnes intégrées.
Abeba Aregawi, la star suédoise, a disparu des pistes
Car l’athlétisme suédois a déjà vécu deux affaires similaires. Avec Adil Bouafif, Marocain naturalisé Suédois en 2010, et positif à l’EPO lors du 10.000 mètres des Championnats d’Europe 2014.
Mais surtout avec Abeba Aregawi, Ethiopienne naturalisée Suédoise en 2012, qui avait ramené à son nouveau pays une médaille de bronze olympique en 2012, un titre de championne du monde en 2013, un autre de championne du monde en salle en 2014.
Début 2016, Abeba Aregawi avait subi un contrôle positif au meldonium, elle allait ensuite être innocentée à la faveur du changement de règlementation sur ce produit. Toutefois, elle n’a jamais repris l’athlétisme par la suite. Les révélations autour de son parcours, qui l’avait amenée à obtenir la nationalité suédoise à la faveur de son mariage avec un Suédois, tout en demeurant lié avec son ami éthiopien, avaient définitivement terni son image en Suède.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.