Sebastian Coe sera-t-il inquiété pour un conflit d’intérêts sur un contrat lié aux Jeux Olympiques de Londres dont il avait été le Président du Comité d’Organisation ? C’est en tout cas la menace lancée par un Parlementaire britannique, qui veut rouvrir une enquête sur ce contrat de 12 millions de dollars.
Le site du « Telegraph » se fait l’écho de ces questionnements autour de l’avantage qu’aurait retiré Sebastian Coe par sa fonction de président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de Londres.
Le Britannique avait bénéficié d’un contrat de 12 millions de livres (sur 4 ans), pour rejoindre « Chime Communications » après les JO. Or cette agence en marketing et communication a obtenu des marchés d’une valeur de 30 millions de livres dans divers JO et grands rendez-vous, impliquée successivement aux JO de Londres, JO de Rio, JO d’hiver, Commonwealth Games, Coupe du Monde de foot 2014.
Et le parlementaire britannique, Chris Matheson, estime flagrant le conflit d’intérêts pour Sebastian Coe. Dans une première enquête, le porte-parole de celui-ci avait démenti, affirmant que le travail effectué par « Chime » lors des JO de Londres avait été rémunéré par des sponsors, et non pas le « Locog », le comité d’organisation des Jeux que présidait Sebastien Coe. Mais les informations recueillies par Robert Dineen, le journaliste du « Telegraph », dévoile maintenant une toute autre situation, avec au moins deux contrats payés à « Chime » par le Comité d’Organisation.
Avec de plus une autre interaction gênante, celle d’Alan Pascoe, à la fois vice-président du Comité d’Organisation des Jeux, et patron de la division de sports marketing de Chime. Tout en étant un ami de longue date de Coe…
Autant d’éléments susceptibles de lever le voile sur ce rôle ambigu du patron de l’IAAF, contesté par la société Chime, qui a tenu à souligner que Sebastian Coe n’était pas intervenu dans les attributions de marchés.
Mais le député Matheson n’a pas hésité à affirmer que le comité chargé de publier un rapport sur ce thème avait été invité à différer sa parution, car victime de pressions.
Sebastian Coe se voit ainsi à nouveau sur la sellette, alors qu’il avait déjà été pointé du doigt par le comité du département de la culture du Parlement chargé d’un rapport sur le dopage. Le patron de l’IAAF avait été mis en cause dans ce rapport pour ses commentaires hostiles à la presse tenus en août 2015, après la diffusion par le « Sunday Times » de 5000 analyses d’athlètes qui dévoilent une large utilisation de produits dopants. A ce moment, Sebastian Coe, alors encore vice-président, et élu président quelques semaines plus tard, vilipende ce travail, et parle d’une « déclaration de guerre » effectuée par la presse à l’encontre de l’IAAF.
Et les parlementaires à l’origine de ce rapport n’ont pas hésité à fustiger son attitude reflétant un refus de transparence au sein de l’IAAF, et à estimer qu’elle pose questions sur l’implication réelle de l’IAAF à investiguer sur les problèmes de sa structure…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand et IAAF