Plusieurs triathlètes ont été suspendus pour dopage après des contrôles positifs aux corticoïdes, et pour Pierre Alain Nicole, des anabolisants. La confirmation que ce sport non plus n’est pas épargné par les dérives… A condition que des contrôles soient organisés sur les compétitions !
Quatre triathlètes se voient épinglés par la Fédération de Triathlon pour des problèmes de dopage. Et dans trois cas, ce sont des corticoïdes qui ont été détectés lors des contrôles… Avec à la clef, des sanctions contrastées. La relaxe pour Charlotte Bernard, qui écope d’un simple avertissement. Un an de suspension pour David Thesse, contrôlé à Deauville. Deux ans pour Romain Serveaux, également positif à l’heptaminol.
Pourquoi une telle disparité ? La commission disciplinaire de la Fédération de Triathlon a pris en compte les arguments avancés par Charlotte Bernard, qui avait utilisé du Solupred pour soigner une rhino-pharyngite, et qui est une triathlète débutante à laquelle les médecins ont recommandé de pratiquer le sport suite à un accident de voiture. Pour David Thesse, la mansuétude a été également de mise, le Solupred étant utilisé en raison d’allergies saisonnières. Le cas de Romain Serveaux n’a pas été balayé aussi facilement, le triathlète avait eu, lui aussi, recours au Solupred pour des allergies saisonnières, dont il souffre depuis plus de 20 ans, et il avait déposé auprès de l’AFLD une demande d’AUT, qui lui avait été refusée. La commission a pris en compte cette décision, d’autant qu’il avait été également détecté de l’heptaminol, suite à l’utilisation de Ginkor Fort, utilisée régulièrement par le triathlète, et sans ordonnance médicale.
Des anabolisants pour l’ancien cycliste
Dans le cas de Pierre Alain Nicole, ce sont des anabolisants qui ont été détectés dans son échantillon prélevé fin août au triathlon des Settons dans la Nièvre. Avec deux substances interdites, de la testostérone et de l’androsténédione.
Le triathlète s’est défendu en arguant avoir consommé un complément alimentaire, le « 1-Testotérone », acheté sur un site internet. Et d’expliquer que ce produit était présenté comme « un booster de testostérone naturel non stéroïdien », et sa composition incluait de 1-androstènedione, 1-androstenediol et 1-androsterone.
Il a aussi soutenu avoir vérifié sur le site de l’Agence Mondiale Anti-Dopage si le composant du complément, le 1-androstene-3b-ol-17-one, figurait parmi les produits interdits, et n’avoir rien trouvé…
Autant d’arguments que la commission anti-dopage de la FfTri n’a pas pris en compte, et Pierre Alain Nicole se voit suspendu pour 4 ans. Une sanction qui frappe un triathlète de bon niveau, il venait de gagner au lac de St Point, et au lac des Settons dans la Nièvre.
Fin août, la mise en œuvre de contrôles sur cette épreuve de dimension plutôt régionale avait beaucoup surpris, et la presse locale s’en était fait l’écho. Le médecin préleveur de l’AFLD avait bien souligné au « Journal du Centre » que les athlètes doivent comprendre qu’ils peuvent être contrôlés partout, sur chaque épreuve, de la petite à la grande.
Les six contrôles effectués ont révélé la tricherie de Pierre Alain Nicole, un ancien cycliste de bon niveau, qui avait évolué en division nationale-élite dans l’équipe SCOD Dijon, et qui s’était tourné vers le triathlon et le X-Terra. En 2016, il avait été sacré champion du monde de cette discipline, mêlant natation, VTT et trail.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.