La rumeur couvait depuis quelques jours d’une nouvelle affaire sombre pour l’athlétisme français. Et c’est une nouvelle bombe, avec cette fois, un contrôle positif à l’EPO pour Ophélie Claude Boxberger ! Le scandale s’annonce énorme, avec en toile de fond, sa relation sentimentale avec le Docteur Serra, qui était intervenu auprès de l’AFLD l’année dernière pour contester son nombre de contrôles anti-dopage.
Texte : Odile Baudrier
A la veille de l’audience devant l’AFLD de Clémence Calvin, et de Samir Dahmani, et au lendemain de l’annonce de problèmes sur les suivis biologiques de Morhad Amdouni, un nouveau scandale terrasse l’athlétisme français.
Il concerne Ophélie Claude Boxberger, qui aurait subi un contrôle positif à l’EPO le 18 septembre, à quelques semaines donc du Mondial de Doha, où elle allait essuyer une grosse contre-performance, éliminée en série. Une information qui ne pourra que susciter une polémique énorme, en raison de ses liens privilégiés avec le Docteur Serra, responsable du service médical de la FFA.
Ce contrôle a provoqué mi-octobre, une enquête préliminaire par le Pôle Santé du Parquet de Paris, qui a été notifiée à Ophélie Claude Boxberger en novembre, en même qu’était effectuée une perquisition en son domicile, où se trouvait justement le Docteur Serra.
L’enquête porte sur la détention et l’utilisation de substances vénéneuses, ainsi que l’aide à l’utilisation de ces substances, qui sont des infractions figurant dans le code du Sport et de la Santé Publique. A ce stade, aucun élément ne permet de mettre en cause le Docteur Serra, mais selon nos informations, les enquêteurs estiment devoir s’intéresser à la relation personnelle qui lie l’athlète et le médecin, et officialisée début octobre par Ophélie Claude Boxberger via les réseaux sociaux.
Une saison en dents de scie et beaucoup de mensonges
Ophélie Claude Boxberger se voit ainsi mise en cause au terme d’une saison très étrange, qu’elle avait démarré de manière tonitruante, en janvier, à la Prom’Classic, avec un chrono de 32’36’’, qui avait fait sourciller les spécialistes.
Ensuite, les hauts et les bas s’étaient succédés. Avec tout de même à son actif, deux sélections internationales, sur 3000 m pour l’Europe en salle, et sur 3000 m steeple pour le Mondial de Doha. Et les deux rendez-vous allaient se conclure de la pire des manières pour l’athlète de Besançon, 15ème en finale à Glasgow, et éliminée en séries à Doha.
Deux sorties de piste qui alimentaient beaucoup de questionnements, s’ajoutant à des performances erratiques, comme en juin, où elle court le 3000 m steeple en 9’50’’53 à Rehlinger, le 9 juin, pour ressusciter le 20 juin à Huelva, en 9’36’’38. C’est cette performance qui allait lui assurer son ticket pour Doha, alors même qu’elle n’avait terminé que 4ème au France à St Etienne fin juillet.
Des dents de scie très habituels dans les années précédentes, mais Ophélie Claude Boxberger suscitait encore plus d’attention cette année, en raison de sa relation avec le Docteur Serra. L’information émergeait en avril, elle admettait alors du bout des lèvres une « grande proximité » avec le médecin, en raison du soutien recherché pour ses problèmes psychologiques graves.
Le Docteur Serra, lui, niait totalement cette relation qui pouvait pourtant être constatée de visu à de nombreuses occasions, par exemple dans des meetings, où il était présent pour l’assister, durant des footings partagés ensemble dans le bois de Vincennes, ou lorsqu’ils partageaient les mêmes hôtels avant les championnats.
Et puis, début octobre, les donnes changeaient juste après son échec de Doha. Ophélie Claude Boxberger officialisait la relation par les réseaux sociaux, et le Docteur Serra actualisait également son statut Facebook pour confirmer en date du 12 octobre leur couple, et annoncer au passage leurs fiançailles du mois d’août !
L’affaire ne peut qu’entacher la FFA, qui avait constamment soutenu le docteur Serra, et s’était contenté de lui infliger un blâme pour son intervention auprès de l’AFLD. C’est en novembre 2018 que le Docteur Serra avait pris l’initiative de contacter l’AFLD pour demander à diminuer le nombre de contrôles de la jeune femme, au motif de problèmes digestifs graves. Il estimait que les prélèvements sanguins augmentaient ses pertes de sang, contribuant à une dégradation de son taux de fer.
Pourtant, sur ces problèmes digestifs, Ophélie Claude Boxberger avait tenu plusieurs versions de sa pathologie, m’affirmant ainsi qu’en janvier 2019, lors du Cross Ouest France, elle avait terminé sous la tente médicale à cause de douleurs abdominales, alors qu’elle avait en fait effectué toute la course avec un strapping trop serré à la cheville, qui comprimait sa mobilité…
Ainsi débute une nouvelle affaire, avec, en toile de fond, une remise en cause profonde du fonctionnement de la FFA, et de son manque de clairvoyance…
Texte : Odile Baudrier