La sanction à l’encontre de Nicolas Fernandez est tombée, avec une suspension de 4 ans, suite à son contrôle positif à l’EPO survenu début décembre. La procédure officielle avait été lancée début février. Nicolas Fernandez avait alors contesté ces faits. Le PV diffusé sur le site de la FFA ce mercredi 5 avril révèle que le produit utilisé est de la CERA…
Quatre ans de suspension pour Nicolas Fernandez. La Commission disciplinaire de la FFA a appliqué les règles de l’anti-dopage mondial, qui prévoient des suspensions de cette durée, depuis la réforme de début 2015. Précédemment elles pouvaient se limiter à 2 ans.
Les débats de la commission demeurent évidemment secrets, mais il est certain que l’absence de Nicolas Fernandez a pesé à son désavantage, d’autant qu’il existait l’espoir qu’il communique des informations pour bénéficier d’une réduction de peine, à la manière d’un Quentin Bigot, qui avait vu sa suspension réduite à 2 ans, à la faveur de ses révélations sur l’implication de son entraîneur Raphaël Piolanti (à noter que la justice n’a pas encore tranché de manière définitive sur les faits reprochés à Raphaël Piolanti).
Au vu du procès verbal diffusé sur le site de la FFA, il apparaît que les explications fournies par Nicolas Fernandez n’ont nullement convaincu les six membres de l’organe disciplinaire qui ont estimé que la violation des règles anti dopage, était intentionnelle, et qu’il fallait donc appliquer le règlement d’une sanction de 4 ans. Pour se justifier, Nicolas Fernandez avait expliqué avoir effectué un stage en altitude au mois de novembre 2016….
Un coureur très prolixe
Nicolas Fernandez, qui fêtera ses 31 ans dans un mois, voit ainsi sa carrière brutalement stoppée. Le Tarbais avait débuté l’athlétisme en 2004, en junior, par le cross, s’orientant très tôt vers le 10 km, on le retrouvait en 33’13’’ à l’âge de 18 ans, et il améliorait progressivement son record sur cette distance pour l’amener à 29’35’’ en 2012, à 26 ans. Dès l’âge de 20 ans, il tâtait aussi du semi marathon, avec 1h13’56’’, pour amener sa meilleure référence à 1h05’52’’, également en 2012. Cette année 2012 marquait ainsi ses gros progrès, et il accédait au titre de champion de France de semi-marathon. Il avait su ensuite capitaliser sur ce titre, écumant les épreuves de tout le grand Sud, et il avait ainsi disputé près de 30 compétitions en 2013, et encore 24 en 2015.
Nicolas Fernandez était un professionnel de la course à pied, comme il le revendiquait haut et fort, bénéficiant de soutiens de taille, comme celui signé avec « I Run », auquel le leader français de la vente en ligne avait mis fin après que le coureur ait tenu des propos à teneur raciste à l’encontre de coureurs kenyans.
Neuf clubs différents dans sa carrière
Nicolas Fernandez, natif de St Gaudens, avait effectué ses débuts dans le club local, mais il avait ensuite souvent changé de structure, passant par Yonne AC, puis UA Tarbes, Team 12, SATUC, Club Péleen, Jogging Melun Val de Seine, à nouveau Club Péleen en 2016, avant de se licencier cette saison à Athlé 66, au sein de l’Union Perpignan. Un club fort de 150 licenciés, avec quelques noms de référence, comme l’ancien international de marathon Bertrand Itsweire, son fils Boris Itsweire, ou encore le Portugais Johan Val Caldeira, ou l’Algérien Habib Mosbah.
Dans la région toulousaine, l’annonce du contrôle positif de Nicolas Fernandez a créé un véritable séisme, tant il était connu par les coureurs de tous niveaux. Son refus initial de reconnaître les faits reprochés avait évidemment créé un certain trouble, quelques voix s’élevant pour mettre en doute un tel contrôle. Toutefois, tout récemment, dans la sphère privée, le jeune homme aurait admis sa dérive douteuse…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.