L’IAAF a décidé que la période de qualification pour les Jeux Olympiques sera suspendue jusqu’en décembre 2020. Les performances réalisées d’ici là ne seront pas prises en compte. Une bonne méthode pour permettre un retour à la compétition dans des conditions plus équitables pour les athlètes du monde entier.
Une période OFF de 8 mois. C’est la décision prise par l’IAAF avec l’annonce que les performances réalisées entre le 6 avril 2020 et le 1er décembre 2020 ne seraient pas prises en compte pour les qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo reportés à juillet 2021. Toutefois les athlètes ayant déjà obtenu leur billet pour Tokyo, ou Sapporo pour le marathon, le conservent.
Le COVID 19 a provoqué un bouleversement radical du calendrier athlétique, les meetings et rendez-vous s’annulant successivement. Et le confinement imposé également aux sportifs de haut niveau leur bloque la possibilité d’un véritable entraînement. Du moins pour les plus scrupuleux, puisque certains athlètes s’arrogent quelques passe-droits ou profitent de leur exil géographique pour maintenir des séances intenses.
L’IAAF a ainsi pris acte de la diversité des situations selon les pays, dans un contexte évolutif à mesure que la pandémie se répand à travers le monde. Par cette décision, l’IAAF veut envoyer le message fort qu’il convient à tous, y compris les athlètes d’élite, de suivre les directives du confinement, en limitant leur pratique sportive, considérée aussi comme un facteur de risque supplémentaire pour la santé dans le contexte du COVID 19.
La neutralisation de cette période de huit mois retirera une grosse pression sur les athlètes, qui pouvaient espérer obtenir leur qualification dans les compétitions des mois prochains.
En France, la saison reportée entre août et octobre
Lesquelles ? En réalité, le calendrier international s’est réduit comme peau de chagrin, avec l’annulation des meetings World Athletics Series, certains reportés, d’autres en attente d’un report possible ou non. En France, la FFA a annoncé ce mardi 7 avril que les compétitions seraient suspendues jusqu’à fin juillet, incluant donc les meetings nationaux et le Championnat de France programmé pour juin à Angers. Avec l’espoir de pouvoir proposer une saison d’athlétisme entre août et octobre, selon des modalités à définir en fonction de la crise sanitaire.
Du coup, à court terme, plus de nécessité d’entraînement intense, mais bien sûr l’obligation pour un sportif d’élite de trouver la bonne méthode pour conserver un capital physique propice à une vraie reprise le moment venu.
La fixation d’une date précise et universelle évitera aussi la tentation d’utiliser tous les moyens possibles, y compris les plus douteux, pour retrouver plus rapidement la forme dans le cas où le retour en compétition aurait été très rapide après la fin du confinement. Un risque qu’avait récemment dénoncé Pierre Sallet.
Les athlètes disposeront ainsi d’une période longue de sept mois pour obtenir leur sésame. Le ranking mondial sera, lui aussi, interrompu jusqu’en décembre.
De ce fait, les performances réalisées dans les éventuels meetings, ainsi que les chronos réalisés durant les gros marathons mondiaux programmés à l’automne ne seront pas pris en compte. Mais comment pourra vraiment s’organiser la venue de l’élite mondiale du marathon dans les rendez-vous de Berlin, Boston, Londres, New York, Chicago, Paris ? Quelle liberté de mouvement aurons-nous alors retrouvé ? Les frontières seront-elles librement franchissables ? Les points d’interrogation ne manquent pas.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R