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Les médicaments contre la thyroïde bientôt interdits ?

Les agences anti-dopage américaines et britanniques font pression sur l’Agence Mondiale Anti Dopage pour que les médicaments contre la thyroïde soient désormais interdits dans le sport. Ceci à la suite de l’augmentation constatée de l’usage de tels produits chez les athlètes.

THYROIDE

 

C’est le très sérieux Wall Street Journal qui lance ce pavé dans la mare. Un lobby serait actuellement en cours de la part des Agences anti dopage américaines (USADA) et britanniques (UKADA) pour faire ajouter sur la liste des produits interdits les médicaments destinés à soigner la thyroïde.

Ceci en raison des abus constatés dans l’utilisation de tels médicaments, à l’origine destinés à soulager les problèmes d’hypothyroïdie. Comme le dévoile la journaliste Sara Germano, jusqu’alors ces démarches de ces deux agences anti-dopage n’étaient pas connues, et la surprise est grande de constater les pressions qu’elles exercent pour faire évoluer la liste qui sera publiée par l’AMA en septembre prochain, avec entrée en vigueur à partir de janvier 2016.

Pour une récupération plus facile

Pourquoi une telle volonté ? Parce que l’usage de ces médicaments serait répandu parmi les athlètes pour une récupération plus rapide des séances difficiles. Mais d’autres voix s’élèvent pour souligner qu’en réalité, l’entraînement d’endurance de très haut niveau provoque un désordre de la fonction thyroïdienne, altérant son fonctionnement normal, d’où la nécessité d’utiliser des produits de synthèse pour ramener les taux à des niveaux normaux.

Toutefois, l’USADA en particulier s’élève sur de telles dérives, pointant au contraire du doigt sur les dangers que provoque l’utilisation de tels médicaments en-dehors des cas médicaux avérés.

Combien d’athlètes seraient concernés par cette pratique ? Il est bien entendu impossible de le dire, puisque ces médicaments n’ont pas à être mentionnés lors des contrôles anti-dopage. Une indication importante a été donnée lors de la récente déclaration d’Alberto Salazar, évoquant le nombre de 9 cas sur 55 athlètes entraînés par ses soins. Soit un pourcentage de 9% à comparer au nombre de 5% constaté sur la population américaine en général.

Un excès dangereux pour la santé

La démarche des deux agences anti-dopage vise autant à faire interdire des produits susceptibles de booster artificiellement les performances des athlètes qu’à protéger leur santé, les effets secondaires d’un excès thyroïdien se révélant nombreux, entre les arythmies cardiaques et les insomnies.

Pourtant il apparaît peu probable que l’AMA accepte d’intégrer ces médicaments sur sa liste d’interdictions, son porte-parole ayant souligné que même si ce problème a été évoqué dès le mois d’avril, il manque encore d’informations scientifiques suggérant qu’une évolution des règles s’impose pour une mise à l’index de ces remèdes.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand
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