L’IAAF a lancé un coup de semonce à l’encontre du Maroc et de l’Ethiopie qui pourraient être l’objet d’investigations et de sanctions, en raison du niveau de dopage dans ces deux pays. Le Conseil de l’IAAF devrait prendre une décision ce vendredi.
L’Ethiopie et le Maroc. Les deux pays suscitent des inquiétudes à l’IAAF, sur leur niveau de dopage. Selon les informations du site « Inside The Games », Thomas Capdevielle, le responsable du service anti-dopage, a averti le Conseil de l’IAAF de ce double problème ce jeudi 10 mars et le sujet sera débattu en profondeur ce vendredi pour envisager la suite de l’action à leur encontre.
Stephanie Hightower, l’ancienne présidente de la Fédération Américaine d’Athlétisme, qui travaille sur ce dossier en collaboration avec Thomas Capdevielle, a recommandé au Conseil de traiter ce problème immédiatement. Des investigations pourraient alors être décidées, voire des sanctions.
On le savait, l’Ethiopie est en ligne de mire. On peut maintenant y ajouter le Maroc, avec semble-t-il, un nouveau gros cas en attente de révélation pour des problèmes de passeport biologique.
Depuis 2003, un total de 37 athlètes marocains a été suspendu par l’IAAF pour des problèmes de dopage, la plupart dans les 4 dernières années. L’utilisation de l’AICAR est apparue très répandue dans le pays, avec plusieurs athlètes de niveau intermédiaire sanctionnés pour ce produit.
Juste avant les JO de Londres, Amine Laalou et Mariem Alaoui Selsouli avaient été suspendus pour des tests positifs, et le gouvernement marocain avait alors lancé une enquête, dont les conclusions n’ont jamais été rendues publiques.
L’affaire apparaît évidemment très embarrassante pour Nawal El Moutawakel, qui siège au Conseil de l’IAAF, également membre du CIO, qui a été un temps Ministre des Sports dans son pays.
Abeba Aregawi collabore avec l’IAAF
Du côté de l’Ethiopie, la situation s’est emballée ces dernières semaines, avec l’annonce par l’agence anti dopage du pays de 9 cas d’athlètes positifs, dont la plupart des noms demeurent inconnus, mais plusieurs sources ont révélé qu’Endeshaw Negessef, le vainqueur du marathon de Tokyo 2015, y figure.
La Suédoise Abeba Aregawi devrait jouer un rôle majeur dans les investigations menées dans son ex-pays. Après l’annonce que son échantillon B ait confirmé la présence de Meldonium, Abeba Aregawi a justifié que ce produit lui avait été prescrit en Ethiopie par un médecin le lui présentant comme une vitamine.
Pour plaider son cas, Abeba Aregawi s’est rendue à Monaco à l’IAAF, et son manager, Joos Hermens, a révélé à la télévision suédoise qu’elle s’était engagée à collaborer en livrant les informations en sa possession.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : G.B.