Les athlètes kenyans seront-ils à Rio ? Rien n’est moins sûr, avec la recommandation faite par l’agence Mondiale anti-dopage de déclarer le Kenya non conforme à la réglementation anti-dopage. Le bureau de l’Agence Mondiale doit le confirmer officiellement, et ce sera ensuite au tour du CIO de décider si le Kenya se voit interdit de Jeux Olympiques…
La nouvelle est tombée par un tweet très sibyllin rédigé par l’Agence Mondiale Anti Dopage : « le Comité de Conformité de l’AMA a fait la recommandation unanime que le Kenya soit déclaré non conforme avec effet immédiat ».
La surprise a été grande tant les informations du dernier mois semblaient indiquer que le Kenya avait enfin rempli les règles exigées par l’AMA, avec la création d’un laboratoire anti-dopage et le vote d’une loi anti-dopage portée par le président Kenyatta lui-même.
Certes il avait fallu beaucoup de patience à l’AMA pour que la loi soit enfin rédigée et présentée au parlement du Kenya, d’où le non respect des dates butoir fixées. Mais il semblait que les choses allaient dans le bon sens pour que l’anti-dopage retrouve enfin ses droits dans ce pays.
Pourtant le Comité de conformité réuni à Montréal ce jeudi 12 mai ne l’a pas entendu de cette oreille, et a affiché son hostilité à la présence du Kenya aux prochains Jeux Olympiques. Un bannissement qui exige encore deux étapes, la confirmation par le Bureau de l’AMA, et une décision du CIO.
Pour et contre cette décision
Cette annonce surprise a profondément divisé les Kenyans, et les tweets émis en réponse le confirment. On y retrouve des personnes ulcérées de cette sanction et d’autres agacées que leur pays ait pris ce problème autant à la légère.
Pour « Cheruto », le ton est à l’injustice : « La Russie n’a pas été bannie pour leurs dopages massifs. Est-ce une punition pour avoir amené autant de champions du monde. » Et cette théorie du complot contre le « puissant » Kenya, accusé de trop gagner, séduit visiblement du monde.
Pour d’autres Kenyans, le son de cloche est à l’opposé. Latiff Cherono analyse, lui, « Compatriotes Kenyans. Arrêtez de pleurnicher parce que nous ne sont pas conformes à l’Anti Dopage du WADA. Demandez-vous pourquoi cela a pris si longtemps pour nous pour adopter une législation… »
Selon la BBC Sports, David Were, le président chargé des sports au Parlement du Kenya, qui a participé au développement de la loi anti-dopage, le Kenya fera appel de cette décision, estimant que toutes les exigences ont été remplies et les budgets dégagés…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand