Le Britannique Nigel Levine est suspendu pour quatre ans à la suite d’un contrôle positif au clenbutérol. Le spécialiste du 400 mètres, multi-médaillé avec le relais 4×400 m, affirmait avoir été contaminé par des compléments alimentaires.
Deux compléments alimentaires. C’est ainsi que Nigel Levine affirme avoir été contaminé au clenbutérol, produit découvert lors d’un test hors compétition en novembre 2017. Quels compléments alimentaires ?? Et bien, Nigel Levine ne se rappelle pas…
La défense du sprinter britannique s’est ainsi écroulée, le laissant dans l’incapacité de prouver que le clenbutérol présent dans son organisme avait été absorbé de manière accidentelle. Un an après ce contrôle positif, la sanction officielle est tombée, avec quatre ans de suspension.
L’affaire a fait grand bruit en Angleterre, Nigel Levine comptait parmi l’élite de l’athlétisme britannique, avec à son actif deux sélections aux JO en 2012 et 2016, plusieurs médailles en grands championnats avec le relais 4×400 mètres, et un seul titre en individuel, celui de champion d’Europe espoir en 2011.
Nigel Levine n’avait plus couru depuis l’été 2016, victime début 2017 d’une grave chute en moto, lui provoquant une fracture du pelvis. Et c’est alors qu’il effectuait son retour à l’entraînement, en novembre 2017, qu’allait être effectué ce contrôle qui pourrait marquer la fin de sa carrière, avec une suspension s’achevant en 2021, il aura 32 ans.
Le clenbutérol et Robert Wagner
Le débat sur son cas a tourné autour du produit, le clenbutérol, qui a été retrouvé à de multiples reprises dans les prélèvements de plusieurs sportifs. Et tous ces cas n’ont pas été sanctionnés de la même manière, avec plusieurs relaxes. Comme pour le sauteur américain Will Claye, ou le boxeur mexicain Saul Alvarez, justifiant tous les deux avoir absorbé de la viande contaminée, compte tenu de l’utilisation très répandue du clenbutérol au Mexique (comme en Chine) pour engraisser plus rapidement les vaches destinées à la production de viande.
Toutefois outre son grand trou de mémoire qui lui a fait oublier le nom de ses compléments alimentaires, un autre élément n’a certainement pas plaidé en faveur de la bonne foi de Nigel Levine. Le sprinter britannique s’était longtemps entraîné avec Linford Christie, qui avait lui-même été sanctionné pour dopage à la nandrolone en 1999. Mais surtout, il travaillait avec le manager Robert Wagner, mis en cause dans un documentaire pour son incitation au dopage. A la suite d’une enquête menée par l’IAAF, Robert Wagner s’est vu suspendu à titre provisoire depuis ce printemps. Nigel Levine a forcément fait les frais de cette collaboration avec cet Autrichien à la réputation très sulfureuse.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.