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Dopage : Latifa Schuster, suspendue 4 ans pour contrôle à la cocaïne

Latifa Schuster

Latifa Schuster

 

Latifa Schuster était l’une des figures emblématiques de la course sur route en Alsace, s’imposant dans de très nombreuses épreuves locales (17 victoires en 2016). A l’occasion du marathon de Munich qu’elle remporte en 2016 dans le temps de 2h 56’20 », elle est contrôlée positive à la cocaïne. La commission disciplinaire de la FFA a tranché lui infligeant une sanction de 4 années et l’annulation de cette performance ainsi que celle enregistrée à l’occasion du semi marathon de Sélestat.

 

Jeudi 16 mars, siège de la FFA. Jour de réunion pour la commission disciplinaire anti-dopage. Avec deux affaires au programme. Nous savons que la commission doit statuer sur le cas de Nicolas Fernandez, qu’on sait déjà suspendu à titre provisoire pour contrôle à l’EPO. Mais les minutes passent, et le coureur ne se présente pas. Il a en réalité averti la veille qu’il ne peut effectuer le déplacement jusqu’à Paris, en raison de problèmes financiers.

Dans le hall, apparaît une jeune femme, qui devient de plus en plus nerveuse au fur et à mesure que les minutes passent. Nous comprendrons plus tard qu’il s’agit de Latifa Schuster. Cette coureuse alsacienne a été contrôlée positive à la cocaïne en octobre 2016 à l’occasion du Marathon de Munich, où elle avait remporté la victoire.

L’audience se réunit à huis clos. Ceci par respect de la vie privée de l’athlète, comme le souligne le PV diffusé par la FFA ce mercredi 5 avril. Latifa Schuster veut en effet justifier son utilisation de cocaïne par des problèmes personnels graves, et elle expliquera aux cinq membres de la commission présidée par Michel Marle que « des problèmes rencontrés dans son environnement personnel et familial l’ont conduit à un état dépressif, et que pour la consommation de stupéfiant avait pour objectif de surmonter ces difficultés, et qu’elle n’a plus consommé de substances illicites depuis cette date ».

Mais quelle date exactement ? Car Latifa Schuster va s’embrouiller dans les explications, déclarant successivement qu’elle a eu recours à la cocaïne, un mois avant le marathon de Munich qui a eu lieu le 9 octobre, puis elle reconnaît en avoir pris environ 10 jours avant l’épreuve, et enfin, elle admet une consommation à deux reprises, le 1er week-end d’octobre, puis le samedi 28 octobre.

Autant d’éléments qui ne peuvent plaider en sa faveur, la cocaïne disparaissant habituellement en 2 à 4 jours après l’absorption. La présence de cocaïne dans son contrôle effectué le 9 octobre n’est  donc pas cohérente avec ces dates successives.

Une coureuse prolixe, en gros progrès en 2016

La commission n’a pas manqué non plus de souligner que Latifa Schuster n’avait avoué sa faute qu’à la suite d’une perquisition effectuée à son domicile après son contrôle positif, et a aussi pointé du doigt le mensonge selon lequel elle avait affirmé ne pas avoir couru le 2 octobre 2016, au lendemain de sa prise de cocaïne.

Pourtant, ce jour-là, elle était bien présente au semi-marathon de Colmar, elle y avait terminé 2ème. Une nouvelle belle performance à son actif, car en Alsace, Latifa Schuster, licenciée à l’AS Robertsau, enchaînait les courses et squattait les podiums. Elle avait ainsi couru 28 compétitions en 2016, et accumulé 17 victoires, et 7 places de deuxième…

Cette année 2016 l’avait vue aussi améliorer tous ses records, du 1500 mètres au marathon, en passant par le 10 km, pour les amener à 36’09’’ sur 10 km, 1h19’05’’ sur semi. Sur marathon, elle avait connu une forte progression en 2016, passant d’un record à 3h09’ en 2013, à 2h59’26’ au marathon de Paris au printemps, puis à 2h56’20’’ à Munich en octobre.

Latifa Schuster se voit ainsi suspendue pour 4 ans, à compter de sa date de notification. Sur ses nombreuses performances de l’année 2016, seulement deux ont été annulées, son résultat de Munich et celui de Colmar. Et le comble est que seulement trois jours après être passée devant la commission disciplinaire, Latifa Schuster mettait le cap sur Karlsrhue pour un 5 km…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.

 

 

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