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La Russie à nouveau mise en accusation avec Lysenko

La Russie se voit à nouveau mise en difficulté par l’accusation que des officiels auraient produit de faux documents pour éviter au sauteur en hauteur Danil Lysenko une suspension. L’affaire tombe à quelques jours de la réunion de l’IAAF où une décision sur la réintégration de la Russie doit être prise.

Le timing ne pouvait être pire. Mais il ne doit rien au hasard. « The Sunday Times » a parfaitement orchestré la publication de son article levant le voile sur de nouvelles pratiques douteuses des officiels de la Russie.

Cette fois, ce sont de faux documents qui auraient été produits par des médecins pour venir au secours de Danil Lysenko. Le sauteur en hauteur, médaillé d’argent au Mondial 2017, champion du monde en salle 2018, sous la bannière « neutre », avait été suspendu provisoirement par l’Athletics Integrity Unit le 3 août 2018 pour avoir manqué à l’obligation de localisation. Il avait ainsi été interdit du Championnat d’Europe de Berlin, et l’affaire était en instruction depuis cette date.

Mais les Russes ne l’entendaient pas de cette oreille et ont produit des certificats médicaux attestant que Danil Lysenko était trop malade pour respecter ses contraintes de localisation, ce qui peut être officiellement admis comme une excuse.

Toutefois la « bonne » époque où les certificats et documents n’étaient pas vérifiés est bel et bien terminée, et l’équipe de l’Athletics Integrity Unit a lancé une enquête pour établir leur véracité.

La révélation de cette situation par « The Sunday Times » intervient à quelques jours de la réunion du Conseil de l’IAAF où le cas de la Russie sera à nouveau examiné, à savoir si oui ou non, le pays est réintégré par l’IAAF ou demeure exclu.

Avec en ligne de mire les JO 2020 où la Russie veut être à nouveau autorisée en athlétisme. Le pays affirme qu’il a acquitté les dédommagements financiers exigés par l’IAAF pour couvrir les frais juridiques de l’action menée depuis fin 2015 par l’instance internationale contre la Russie. Ce paiement constituait un préalable imposé par l’IAAF à tout retour de la Russie en son giréon.

Le président de la Fédération russe d’athlétisme, Dmitry Shlyakhtin, s’est engagé à collaborer avec l’Athletics Integrity Unit pour faire le jour sur l’affaire Lysenko. Celle-ci pourrait bien lui coûter son poste, comme celui de Yury Ganus, le responsable de l’agence anti-dopage de Russie.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.