Quatre séries de 10 000 mètres avec dans chacune 30 coureurs, le meeting d’Eldoret débutait par une ronde infinie. Première série, Geoffroy Mutai le marathonien vainqueur de Boston, New York, Berlin (2h 03’02’’) était présent pour une séance de train avec dans son sillage l’ex. dopé Matthew Kisorio lui aussi en préparation pour le marathon d’Athènes. Ambiance.
Assis sur une chaise en plastique, Boniface Tiren a le micro posé sur son bon petit ventre. Reconverti en animateur, le coach a un commentaire sur tout. Le métier lui va bien avec le sourire, le sérieux, la gouaille, le rire, l’invective, il a tout d’un bon speaker. A la sono, on balance du Zaiko Langa Langa, il commente cette rumba qui enflamme encore les bars de Kinshasa à Nairobi.
Noah Ngeny en costume et chemise blanche traverse la piste d’un pas assuré, il ajoute quelques mots sur le passé athlétique du champion olympique du 1500 mètres, tombeur de Hicham El Guerrouj à Sydney. Il surveilla l’arrivée de David Rudisha et de son mentor Borther Colms qui se cache sous une casquette rouge. Il annonce enfin la première série du 10 000. « Call room, call room » il ne cesse de répéter pour inviter les athlètes à respecter un horaire qui de toute façon a déjà pris plus d’une plombe dans la vue.
Il annonce au départ de la série, Geoffrey Mutai, le marathonien double vainqueur de New York et un record à 2h 03’02’’ à Boston en 2010. Boniface Tiren n’a pas besoin de fiche pour énumérer son palmarès. Après Asbel Kiprop sur 1500, ce meeting s’offre la présence d’une seconde grosse tête d’affiche, ce marathonien qui veut se refaire une santé par un tour de piste, une séance au train, sans pointes, en 29’. A 2400 mètres d’altitude, ça emballe déjà la machine.
On annonce également Matthew Kisorio, l’ex dopé qui lui aussi prépare un marathon. Ce sera Athènes. Et enfin le jeune Conseslus Kipruto. Là encore, Boniface Tiren ne se trompe pas dans le détail d’un palmarès déjà riche pour ce jeune steepler de 21 ans. Champion du monde cadet en 2010 puis junior en 2012 et second l’an passé à Moscou coincé entre Kemboi et Mekhissi, c’est peut être lui le futur grand du steeple.
Boniface Tiren se lève de sa chaise, on place deux rangées de coureurs. Le starter arrive pour se caler dans le dos des coureurs. Les juges ont le chrono à la main. Les premiers nuages montent dans le ciel annonciateur d’un orage certain en soirée. Boniface Tiren énonce quelques chronos de référence. Le coup de feu part. Vidéo.
> Vidéo réalisée par Gilles Bertrand – montage Arnaud Sauveplane