Aller au contenu

JO Rio 2016 : De Lima allume la flamme, comme Cathy Freeman en 2000

La surprise a été grande de voir Vanderlei de Lima allumer la flamme olympique pour les JO de Rio. Le marathonien devient ainsi le 3ème athlète choisi en 30 ans pour cet honneur, après le décathlonien Rafer Johnson en 1984, et l’exceptionnelle Cathy Freeman en 2000.

Vanderlei de Lima
Vanderlei de Lima

 

Pour allumer cette flamme dans le stade Maracana, tout le Brésil n’attendait qu’un seul homme, Pelé. Mais le mythique footballeur a dû se résigner à refuser cet immense honneur, conscient que sa santé chancelante ne l’autorisait pas à monter les marches vers la vasque. Un renoncement qui a permis à Vanderlei de Lima de se voir désigner in-extremis pour cette mission si symbolique.

L’ex-marathonien rejoint ainsi le tout petit clan des athlètes choisis pour ce moment si particulier. En trois décades, depuis 1984, il n’est que le 3ème, succédant au décathlonien Rafer Johnson, pour les JO de Los Angeles, et à Cathy Freeman, pour les JO de Sydney.

De Lima a appris le rôle que le Comité d’Organisation lui avait assigné seulement une heure avant, il venait alors
de prendre place dans le stade pour assister à la cérémonie. Cette désignation a ainsi remis sur le devant de la scène la rocambolesque histoire du marathon olympique d’Athènes, et tous les médias de rappeler l’agression vécue par Vanderlei de Lima, alors qu’il évoluait en tête, devant Stefano Baldini et Meb Keflezighi.

Le Brésilien avait ainsi été relégué à la 3ème place, dans une grande polémique que le Brésil avait eu du mal à accepter, au point que son Comité Olympique avait par la suite fait appel pour exiger que lui soit remise la médaille d’or qui lui semblait promise au moment de cette chute violente. Mais sans succès…

Le choix de Vanderlei de Lima a été ainsi interprété comme une sorte de revanche, pour le marathonien âgé maintenant de 38 ans, et dont la carrière s’était quasiment interrompue après cette épreuve. Et son émotion apparaissait palpable au moment de l’embrasement.

Cathy Freeman, la flamme et l’or olympique

A Sydney, en septembre 2000, Cathy Freeman avait provoqué un frisson immense dans le stade en montant ces marches vers le chaudron, dans une tenue grise très futuriste. Par le symbole exceptionnel que représentait pour l’Australie le choix d’une aborigène, communauté laissée pour compte, pour un tel geste de réconciliation.
La double championne du monde se distinguait également par sa capacité à honorer cette mission alors même qu’elle allait entrer en lice quelques jours plus tard. Une situation très inédite dans laquelle Cathy Freeman révélait des nerfs très solides, elle obtenait ensuite la médaille d’or sur le 400 mètres, qu’elle dominait totalement après la défection inattendue de Marie José Pérec.

Cathy Freeman
Cathy Freeman, victorieuse devant son public à Sydney

Mais cette apothéose marquera la quasi-fin de la carrière de Cathy Freeman. La saison suivante, elle optait pour une année sabbatique, mais son retour en 2002 sera difficile, elle pointait au-delà des 52 secondes, à plus de 4 secondes de son record, et elle disparaîtra complètement des pistes en 2003.

Elle réapparaissait ensuite publiquement au travers de sa fondation éponyme, venant en aide aux enfants de sa communauté natale de Palm Island, toujours en grandes difficultés sociales. Parce qu’à son grand regret, les démonstrations si émouvantes de Cathy Freeman dans le stade de Sydney n’ont pas suffi à incurver les donnes pour les aborigènes…

 Texte : Odile Baudrier
 Photos : D.R.