Aller au contenu

Le manager Federico Rosa accuse de dopage des Kenyanes, puis se rétracte

Prurity Rionoripo première au marathon de Paris en 2017

Purity Rionoripo première au marathon de Paris en 2017

 

Purity Rionoripo, victorieuse au marathon de Paris, Sarah Chepchirchir, à celui de Tokyo, et Visiline Jepkesho, victorieuse à Paris en 2016 sont mises en cause pour des faits de dopage par Federico Rosa, leur manager. L’Italien les a exclues de son groupe d’entraînement, et demande le soutien de la Fédération d’Athlétisme du Kenya pour des investigations sur leurs pratiques. Toutes les trois étaient des partenaires d’entraînement de Jemima Sumgong, contrôlée positive en avril. Mais au lendemain de cet article, Federico Rosa réfute finalement ces informations…. (*)

 

La lutte anti-dopage a pris une nouvelle tournure au Kenya avec l’annonce par Federico Rosa de l’exclusion de son groupe d’entraînement, pour des suspicions de dopage de plusieurs athlètes, et en particulier de Purity Rionoripo, victorieuse au marathon de Paris, Sarah Chepchirchir, à celui deTokyo, et Visiline Jepkesho, victorieuse à Paris en 2016. Toutes les trois étaient des partenaires d’entraînement de Jemima Sumgong, qui avait été contrôlée positive durant sa préparation pour le marathon de Londres.

La suspension de la Championne Olympique de Rio était tombée justement à deux jours du marathon de Paris, où Purity Rionoripo allait réaliser une performance exceptionnelle, accrochant un chrono de 2h20’54’’, qui représentait 4 minutes de mieux que son record personnel. Avec dans sa foulée, trois autres Kenyanes passant sous les 2h22’, et améliorant elles aussi leurs records personnels, en moyenne de trois minutes.

Les performances du Marathon de Paris confirmaient l’envolée des chronos des athlètes féminines du Kenya constatée depuis le début 2017, avec les records du monde de Joyciline Jepkosgei et de Peres Jepchirchir sur semi marathon, et le chrono incroyable de 2h19’47 » de Sarah Chepchirchir à Tokyo. Autant de progrès qui ne pouvaient que susciter une certaine suspicion, hormis chez les observateurs naïfs voulant continuer à croire que les minutes peuvent disparaître des tablettes si facilement…

Federico Rosa demande l’assistance du gouvernement du Kenya

Mais Federico Rosa, lui-même, n’était probablement pas si dupe face à cette situation, puisqu’il décidait d’exclure des athlètes de son groupe d’entraînement, tout en demandant l’assistance du Gouvernement du Kenya pour poursuivre des investigations sur ces dérives, comme il l’a expliqué au quotidien kenyan « The Nation ».

Du côté de la Fédération d’athlétisme du Kenya, Paul Mutwii, responsable des compétitions, a confirmé au journaliste de « The Nation » un contact avec Federico Rosa, mettant en cause certains de ses athlètes, et la demande formulée au manager de se présenter à Nairobi pour élucider cette affaire.

L’agence Anti Dopage du Kenya n’a pas confirmé, de manière formelle à « The Nation », la poursuite d’investigations à l’encontre des athlètes cités, contrairement à ce qu’avait indiqué Federico Rosa au journaliste.

Cette affaire marque une nouvelle escalade dans la lutte anti-dopage au Kenya, alors que la rumeur courait depuis plus de deux semaines que 5 nouveaux noms d’athlètes dopés allaient être révélés.

Elle survient alors que la Fédération du Kenya avait désigné son équipe pour le Championnat du Monde de Londres 2017, et que Mary Keitany, Florence Kiplagat viennent de refuser leur sélection, obligeant à recourir aux remplaçantes, parmi lesquelles figuraient Agnes Barsosio, (qui refusait en invoquant une blessure) et Purity Rionoripo…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand

Federico Rosa dément les informations de la presse kenyane

(*) 24 heures après la parution de cet article, Federico Rosa m’a contactée par téléphone pour réfuter les informations véhiculées par « The Nation ». Le manager italien, qui m’appelle depuis l’Italie, me précise qu’il s’agit de fausses informations, que le journaliste kenyan ne l’a pas compris, qu’il n’y a pas aucune accusation de dopage de sa part à l’encontre des trois athlètes citées,  et que l’enquête en cours ne concerne que Jemima Sumgong.

rosa

Par contre, Federico Rosa me confirme que Purity Rionoripo, Sarah Chepchirchir,  Visiline Jepkesho ont bien été suspendues de son groupe d’entraînement. Pour quelle raison ?? Federico Rosa affirme qu’il s’agit de les sortir pour faire pression sur elles pour qu’elles puissent communiquer des informations en leur possession, concernant des faits de dopage de Jemima Sumgong, leur partenaire d’entraînement, ou d’autres personnes. Pour Federico Rosa, cette démarche s’inscrit dans la logique d’aider les enquêtes, et il affirme inviter ses athlètes à parler à l’IAAF ou à la fédération du Kenya. A la question de savoir si lui-même a pris contact avec l’IAAF ou la Fédération du Kenya, il me répond simplement « Je ne sais rien du tout ».

Tout au long de la journée du 19 mai, les réactions s’étaient succédées au Kenya, pour démentir ces allégations. La Fédération d’Athlétisme du Kenya avait réagi pour insister sur le fait qu’aucune preuve de dopage n’existait à l’encontre de Purity Rionoripo, Sarah Chepchirchir,  Visiline Jepkesho, et pour affirmer que Federico Rosa n’avait aucun pouvoir de suspendre des athlètes du Kenya (ce qu’il n’avait pas fait, les athlètes ayant été simplement sorties de son groupe d’entraînement). L’Agence anti Dopage du Kenya a également pris à défaut le manager italien, en soutenant même que c’est la Société Rosa qui avait en fait besoin d’être l’objet d’une investigation…

A lire également :

Marathon de Paris, les chronos féminins s’affolent

L’article de la presse kenyane