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Ferrari et Sainz, deux monstres du dopage en prison

Le Docteur Ferrari a vu sa peine de prison ferme de 18 mois pour dopage être confirmée en Italie cette semaine, au moment même où Bernard Sainz, surnommé le Docteur Mabuse, se voyait placé en détention provisoire pour de nouveaux faits d’incitation au dopage. En France, comme en Italie, le travail des policiers spécialisés permet d’atteindre deux « monstres » du dopage.

sainz

L’actualité se révèle pleine de surprises. En deux jours seulement, deux « monstres » du dopage se voient atteints par le travail des policiers spécialisés. En Italie, le Docteur Ferrari n’a pas eu gain de cause dans son appel, et sa peine de prison de 18 mois ferme prononcée ce printemps a été confirmée. En France, Bernard Sainz, surnommé le Docteur Mabuse », a été  placé en détention provisoire après une garde à vue de 48 heures.

Leurs deux histoires sont très comparables. Les deux hommes comptent parmi les « références » du monde du dopage, on les retrouve présents dans le sport, essentiellement cyclisme et course à pied, depuis plusieurs décennies, mis en cause de multiples fois, mais finalement rarement condamnés. Le Docteur Ferrari a échappé à plusieurs reprises à de vraies sanctions, comme Bernard Sainz, et cela malgré de nombreuses enquêtes.

Toutefois Bernard Sainz avait connu un premier coup dur en juillet dernier, recevant une condamnation à 9 mois de prison ferme, pour incitation au dopage. Jusqu’alors, ce naturopathe surnommé Docteur Mabuse se vantait d’avoir remporté 56 procès menés à son encontre. Mais le vent a tourné, et ce lundi 20 novembre, les policiers de l’OCLAESP l’ont placé en garde à vue, avant que le Tribunal de Paris décide de son maintien en détention provisoire. C’est le résultat de l’enquête ouverte en février 2017 à la suite du sujet diffusé à l’été 2016, par « Cash Investigation », dans lequel Bernard Sainz était filmé en caméra cachée, à donner des conseils pour utiliser l’EPO et le clenbutérol.

Bernard Sainz, deux condamnations en 5 décennies

L’homme de 74 ans a traversé cinq décennies dans le monde du vélo, d’abord comme pratiquant, puis comme soignant, en tant que naturopathe, et son nom apparaît du côté trouble dès 1986, avec une mise en cause pour trafic d’amphétamines dans le cadre des 6 jours de France. Les enquêtes vont se succéder à son encontre, mais le plus souvent, sans grand succès, ses condamnations souvent amnistiées. Le site http://www.cyclisme-dopage.com a fait un énorme travail pour recenser toutes les affaires où son nom apparaît, et tous les procès qu’il a connus, d’un côté ou de l’autre, car Bernard Sainz n’hésite pas à attaquer en diffamation les personnes le désignant comme impliqué dans le dopage. La liste dressée par cyclisme-dopage.com témoigne d’un activisme judiciaire forcené, avec en final, une condamnation en 2014 à deux ans de prison, dont 20 mois avec sursis, puis celle de juillet 2017, avec 9 mois ferme. Cette nouvelle affaire l’incrimine pour les mêmes faits, «exercice illégal de la médecine» et «incitation à l’utilisation par des sportifs de substances ou méthodes dopantes interdites», et à chaque fois «en récidive légale ».

Docteur Ferrari, jamais condamné en 30 ans

De l’autre côté des Alpes, en Italie, la semaine a été rude aussi pour un autre grand dopeur, le Docteur Ferrari, qui a été débouté dans son appel sur sa condamnation à 18 mois de prison ferme prononcée ce printemps par le Tribunal de Bolzano.

Le Dr Ferrari
Le Dr Ferrari

L’Italien avait reçu cette sanction suite au contrôle positif d’un biathlète, Daniel Taschler, auquel il avait conseillé d’utiliser de l’EPO. Il s’agissait de sa première condamnation pour des faits de dopage, malgré plusieurs enquêtes menées depuis le début des années 2000. Et alors que son nom était mis à l’index dans le monde du sport, avec une interdiction à vie par l’Agence Antidopage américaine, en raison de son implication dans le dopage de Lance Amstrong, et de plusieurs cyclistes de l’US Postal.

Mais le Docteur Ferrari avait toujours réussi à se sortir des griffes de la justice, même s’il avait été reconnu coupable de faits de dopage en 2006, avant d’être innocenté en appel. Toutefois l’homme de 64 ans ne l’entend pas de cette oreille, et a déjà annoncé qu’il porterait cette affaire devant la Cour Suprême d’Italie…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.

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