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Fabien Palcau, la bonne orientation

Fils de parents spécialistes de la course d’orientation, Fabien Palcau aurait pu devenir orienteur mais il a préféré le demi fond. Champion de France 2014, il confirme aux Mureaux, chez les juniors en se classant second synonyme de sélection pour les prochains Mondiaux.

 
Flash-back zoom arrière. En 1990, Marie-Violaine Bois internationale de course d’orientation et 13 fois championne de France, se rend à une compétition en Tchécoslovaquie, afin de repérer le site où l’année suivante, auront lieu les Mondiaux. A l’occasion de cette escapade dans un pays appartenant encore au Pacte de Varsovie, la jeune femme rencontre un athlète roumain. Fin 91, tous deux décident de se marier, quand suite à la dissolution de « L’union pour la paix et le socialisme », l’obtention de visa s’avère moins complexe. Elle devient alors Madame Palcau et en 1997, le couple accueille Fabien le bambin.

Fabien, la boussole, les forêts, les toiles blanches et oranges, il ne peut y échapper d’autant plus que Marie Violaine se voit désignée DTN de la FFCO. Une fonction qu’elle occupe toujours. Le gamin gambade. Dans un premier temps, héritage familial oblige il s’essaye à la CO. Seulement s’il apprécie de courir, il goûte moins les arrêts liés à la lecture de cartes, aux choix d’itinéraires et à la recherche des balises. Ce qu’il veut, c’est tracer la voie, sans devoir s’interrompre en plein effort. Point-barre.

Fabien Palcau à la lutte pour terminer second du France de cross
Fabien Palcau à la lutte pour terminer second du France de cross

A 9 ans, ses parents l’inscrivent donc à l’école d’athlétisme du DUC. Une fois au collège, via l’UNSS et la FFA, il découvre la boue l’hiver et le tartan l’été. Si ces deux univers lui plaisent, il avoue une préférence pour les chevauchées à travers champs : « J’aime la nature, le contact avec le sol et le fait de devoir trouver les bons appuis. C’est logique. Tout petit, mes parents m’ont immergé dans ce milieu ».

Entraîné par Rémy Geoffroy, 3’35’’52 sur 1500 mètres, finaliste des Mondiaux de Rome en 1987 et demi-finaliste aux JO de Séoul en 1988, il profite de la sagesse de ce passionné, qui en bientôt 40 ans de présence au sein de ce club a vu filer nombre de comètes se désagréger.

Confiant, soucieux de durer, Fabien respecte à la lettre les prescriptions de l’ancien miler dijonnais : « Tout ce que nous demande Rémy, c’est d’être assidu à l’entraînement. Après au niveau de la charge de travail, il tient à ce que l’on augmente crescendo au fil des ans » : souligne ce junior.

En effet, cadet 1 : quatre séances au programme. Cadet 2 : 5 et cette année 5 à 6 lorsqu’il s’agit d’envisager une échéance de l’envergure du Mondial de cross. De plus excepté en stage, le biquotidien est proscrit. Pour au final, chez les seniors, aller plus loin et progresser encore.

« Le top 50 serait bien, le top 40 encore mieux et le top 30 super »

Seul bémol dans ce tableau, concilier études et sport. Or de ce point de vue, ce lycéen en 1ère S navigue sur un équilibre difficile à trouver : «Le second trimestre n’a pas été simple. Malade, j’ai manqué une semaine de cours. Ensuite, opéré j’ai subi l’ablation des dents de sagesse. Après, il y a eu les Europe et les France. Si le pire reste de rattraper les absences, la fatigue consécutive à l’entraînement ne facilite pas non plus la concentration. Seulement, je n’allais pas refuser cette sélection pour les Mondiaux. En junior, il n’existe qu’une opportunité. Nous allons vivre une expérience unique »

Lundi après-midi l’équipe de France s’est envolée à destination de l’Empire du Milieu. Un voyage fascinant pour Fabien. Jamais il ne s’est rendu en Asie. Jamais il n’a effectué un vol aussi long. Jamais il ne s’est confronté aux athlètes africains.

Quant à ses attentes compétitives, le flou subsiste. Concernant le classement potentiel comme il l’indique : « Le top 50 serait bien, le top 40 encore mieux et le top 30 super » tout en précisant : « Les coureurs africains s’entraînent plus que nous, possèdent un niveau athlétique supérieur au nôtre et vivent en altitude ». Donc deux courses dans la course vont se produire avec d’un côté un combat entre nations africaines et de l’autre une lutte entre Européens. De quoi autoriser ces derniers à s’étalonner en vue des Europe 2015 dévolus à la France.

Finalement ce déplacement vers ce pays lointain va permettre à Fabien de poursuivre son apprentissage dans l’otique du futur, car : « Même si je donnerai le meilleur, lors de cette « Première », je viendrai en repérage pour apprendre » reconnaît-il, avant de conclure : « J’aurai aussi la chance de voir les courses seniors, où l’on peut s’attendre à un spectacle impressionnant. J’ai hâte d’être là-bas »

> Jérémy Picard avec rédaction SPE15. Photo G.B.

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