Nouvelle victoire pour l’IAAF qui obtient du Tribunal Arbitral du Sport un désaveu d’une décision des autorités anti-dopage du Kenya, avec une sanction allongée pour Benjamin Ngandu Ndegwa, un coureur de 27 ans exilé au Japon, et contrôlé aux stéroïdes en 2015.
Le message est clair. L’IAAF et l’Athletics Integrity Unit, chargé maintenant de la lutte anti-dopage, ne cèderont rien, et le Tribunal Arbitral du Sport sera saisi pour toute sanction estimée trop clémente. Ce sont maintenant les autorités anti-dopage du Kenya qui voient leur décision remise en cause, pour un cas concernant un athlète méconnu, Benjamin Ngandu Ndegwa, qui vaut 2h09’ sur marathon et 1h00’20 sur semi.
C’est en 2015 en République Tchèque, qu’il a fait l’objet d’un contrôle positif aux stéroïdes anabolisants, et de péripéties en péripéties, l’affaire n’a été jugée au Kenya qu’en avril 2017, avec la décision d’une suspension réduite de 20 mois, à partir du 6 juillet 2015.
En résumé, à sa publication, la sanction de Benjamin Ngandu Ndegwa était déjà terminée…
Mais l’IAAF n’a pas accepté cette clémence, estimant qu’une suspension de 4 ans aurait dû être prononcée, avec de surcroît la circonstance aggravante que le jeune athlète avait continué à courir pendant sa suspension provisoire débutant le 6 juillet 2015.
Et les résultats recensés par All-Athletics le prouvent, Benjamin Ngandu Ndegwa ne s’est jamais arrêté, accumulant durant l’année 2016, un total de 8 compétitions, incluant deux 5000 m et deux 10.000 m, un 20 km, et 3 marathons, courus entre 2h12’ et 2h19.
Un record étonnant sur marathon
Le tout dans diverses épreuves japonaises, car Benjamin Ngandu Ndegwa évolue dans ce pays depuis 2009, probablement recruté à 19 ans par une université, il y a poursuivi toute sa carrière, enchaînant les compétitions universitaires puis corporate. Après un début sur marathon en 2h25’ en 2014, il n’a pas hésité à accumuler les participations, et en 2014, comme en 2016, il a ainsi couru 3 marathons japonais chaque année. Avec des chronos moyens, descendant à 2h16’42 à la fin 2014, avant qu’il ne s’adjuge un étonnant record à 2h09’ à Tokyo début 2015, quelques mois seulement avant son contrôle positif.
Et il apparaît pour le moins troublant que ce semi-marathon de République Tchèque, où il avait terminé 2ème en 1h02’57’, et qui lui avait rapporté 1100 dollars, soit en réalité la seule compétition de toute sa carrière qu’il ait courue hors du Japon….
Le Tribunal Arbitral du Sport a donc entendu les arguments de l’IAAF, la suspension sera maintenant de 4 ans, elle débutera le 17 novembre 2017, et toutes les performances réalisées par Benjamin Ngandu Ndegwa depuis juin 2015 seront balayées.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.