Les explications loufoques ne manquent pas pour justifier un contrôle positif. L’Américain Gil Roberts s’est défendu en invoquant les baisers à sa girl friend, sous traitement pour une sinusite. Bien vu, il a été acquitté, et repart du Mondial de Londres avec la médaille d’argent en relais.… Dans le tennis, Sara Errani a prétendu, elle, que le traitement anti-cancer de sa mère s’était retrouvé par erreur dans sa nourriture !
Les explications loufoques pour justifier un contrôle positif ne manquent. Plusieurs sites n’ont pas hésité à dresser une liste de ces excuses très étonnantes, avec en premier dans cette énumération, celle donnée par Fatima Yvelain, en 2012, où, après un contrôle positif à l’EPO survenu durant le semi-marathon de Perpignan, elle avait invoqué de fortes pluies qui auraient provoqué un ruissellement dans les rues d’eaux sur des déchets médicaux, qui auraient souillé son entrejambe et ses urines…
L’année 2017 pourrait demeurer dans les annales de l’anti-dopage pour le cas de Gil Roberts, d’autant que l’Américain a été parfaitement suivi par l’USADA, qui l’a relaxé. L’Agence Anti-Dopage Américaine n’a pas cillé face aux explications données par cet athlète de 28 ans, se retrouvant positif au probénécide, un diurétique, interdit par les règles de l’AMA, pour sa qualité de produit masquant, en général de stéroïdes anabolisants.
Un comprimé dans la bouche, des baisers, un contrôle positif ???
Mais Gil Roberts a soutenu qu’il avait été contaminé par son amie, qui utilisait des comprimés de moxylong achetés durant un voyage en Inde, en raison d’une sinusite. C’est un pharmacien indien qui lui aurait remis ces comprimés contenant à la fois du probénécide et de l’amoxicilline, qu’elle absorbait après les avoir dilués dans de l’eau.
Et la transmission entre Roberts et sa girlfriend se serait effectuée par les baisers passionnés échangés le 24 mars, lors de leurs retrouvailles après ce voyage… Le contrôleur anti-dopage aurait débarqué chez Roberts alors que le couple s’embrassait furieusement depuis plusieurs heures. D’où le contrôle positif, d’autant que le probénécide fait partie des produits « sans » seuil, à savoir qu’une simple présence du produit suffit à rendre positif, sans prise en compte du dosage constaté.
Gil Roberts a choisi un très bon avocat, Dr. Pascal Kintz, qui a su convaincre l’USADA avec cette histoire farfelue, et cela en dépit de l’avis de Dr. Matthew Fedoruk, l’expert de l’USADA, qui a soutenu, lui, que de simples baisers ne pouvaient justifier une telle positivité.
Au final, plus de peur que de mal pour Gil Roberts, et surtout une médaille d’argent sur le relais 4 fois 400 mètres au Championnat du Monde de Londres, qui s’ajoute à l’or olympique…
Un cancer du sein, un comprimé qui se retrouve dans la nourriture ???
Mais dans ce triste hit parade des justifications loufoques, Gil Roberts a finalement été remplacé très vite, par l’effarante histoire de Sara Errani. La tenniswoman italienne, finaliste à Roland Garros en 2012, n’a pas hésité, elle, à prétendre que c’est le traitement anti-cancer de sa mère qui l’avait rendue positive au Léthrozone, un produit de la famille des stéroïdes interdit pour sa capacité à augmenter la masse musculaire. La nourriture de Sara Errani, de visite chez ses parents, aurait été souillée par les comprimés prescrits à sa mère souffrant d’un cancer du sein.
On avait déjà bien du mal à croire à ces bisous riches en probénécide, alors comment imaginer une cuisine où des comprimés anti-cancer sont dilués dans des pâtes…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.