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Dopage : le meldonium, à nouveau détecté, aux JO d’hiver

Le meldonium se retrouve à nouveau au cœur d’une affaire de dopage. Le produit, qui avait été au cœur d’un imbroglio début 2016, avec le contrôle de Maria Shaparova, et de nombreux contrôles positifs annulés ensuite, a été identifié chez un Russe, médaillé de bronze aux JO de Peyong Chang. Un véritable camouflet pour la Russie, invitée sous bannière « neutre » aux JO…

La carrière d'Abeba Aregawi a été stoppée par le meldonium
La carrière d’Abeba Aregawi a été stoppée par le meldonium

La tension autour de la présence de la Russie aux JO d’hiver est montée d’un cran, avec cette révélation d’un contrôle positif d’Alexander Krushelnytsky, médaillé de bronze en curling mixte, il y a quelques jours, avec son épouse. Selon le site « insidethegames », toujours très bien informé, du meldonium aurait été retrouvé chez le sportif, qui a été expulsé des Jeux, sans attendre que l’échantillon B soit analysé et qu’une sanction officielle ne soit prononcée par le Tribunal Arbitral du Sport.

Le camouflet est terrible pour la Russie, qui avait obtenu après moult démêlés que ses athlètes évoluent sous la bannière « Olympic Athletes from Russia », et après que leur cas ait été validé par une commission spéciale du CIO. Un contrôle censé éliminer les sportifs douteux, pour ne conserver que des noms « fiables »…

L’affaire ramène sur le devant de la scène le meldonium, qui avait occupé l’actualité de l’anti-dopage au début 2016. Le meldonium, destiné à soigner les problèmes cardiaques, avait été placé sur la liste des produits interdits par l’Agence Mondiale Anti-Dopage, à partir du 1er janvier 2016. Et le premier cas de contrôle positif à ce produit avait fait sensation, pointant du doigt Maria Shaparova, dans un sport, le tennis, où le dopage apparaît très rarement en première ligne…

Mais dans la foulée de la tenniswoman, en trois mois, 172 cas positifs vont apparaître, principalement en Europe de l’Est, et en particulier en Russie, et par des spécialistes de tous les sports, de l’athlétisme à la natation, en passant par le biathlon ou le tennis.

L’Agence Mondiale Anti- Dopage opère alors un revirement, très inhabituel, pour appeler à l’amnistie de certains sportifs positifs, en raison des problèmes autour du délai d’évacuation du produit. L’AMA avait ainsi pris en compte que le délai d’évacuation exact du produit n’était pas connu. Et qu’un sportif positif en janvier 2016 pouvait en réalité avoir absorbé le produit avant qu’il ne soit interdit.

Cette prise de position était apparue comme un très mauvais signal aux acteurs de l’anti-dopage, il s’agissait d’une grande première que cette position « bienveillante » à l’égard des sportifs positifs. Car le meldonium figurait dès le mois de septembre 2015 sur la liste des nouveaux produits interdits diffusée par l’AMA.

Mais le doute avait profité aux sportifs, à la grande satisfaction de la Russie, une grande utilisatrice de ce produit, qui a justement été créé par un laboratoire russe, Grindeks.  Vitali Mutkov, alors encore Ministre des Sports, avait attaqué de manière très frontale l’AMA pour exiger que l’Instance se justifie sur les problèmes de temps d’évacuation de la substance.

Un usage très large du meldonium

L’affaire avait révélé un usage très répandu du meldonium, dans ce pays, y compris chez de très jeunes athlètes. Ainsi la Russie avait remplacé, à titre préventif, tous ses joueurs de hockey et de curling des moins de 18 ans pour le Championnat du Monde prévu aux Etats-Unis en 2016.

En athlétisme, le meldonium a été à l’origine de la suspension de sept athlètes : Ivan  KHUDYAKOV – Russie – sprint,  Kristine KUZNECOVA – Lettonie – demi-fond, Olga NENAHOVA  – Russie –demi-fond, Daniela STANCIU – Roumanie – saut en hauteur, Rakhat MAGZAMOV – Russie – sprint, et quelques noms plus illustres, comme la marathonienne Dorjpalam BATBAYAR, de Mongolie, auteur de 2h24’ en 2014, Zivile BALCIUNAITE, de Lituanie, championne d’Europe de marathon en 2010, et de la Suédoise Abeba Aregawi, championne du monde du 1500 m en 2013. La carrière d’Abeba Aregawi avait été stoppée nette par ce contrôle.

L’Ukrainienne Natalia Lupu s’était révélée être une utilisatrice du Meldonium depuis l’âge de 13 ans, invoquant des problèmes d’angine de poitrine. L’explication apparaissait pour le moins farfelue pour une athlète de ce niveau, championne du monde en salle du 800 mètres en 2012, sur le podium des Europe en salle en 2013 et 2014. Au moment de son test positif au meldonium, au printemps 2016, Natalia Lupu sortait tout juste d’une suspension de neuf mois. Mais quelques mois plus tard, c’est finalement pour des stéroïdes anabolisants que Natalia Lupu tombait à nouveau, et cette fois pour huit ans…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.

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