Asli Cakir Alptekin est désormais bannie à vie après avoir été à nouveau contrôlée positive. La Turque avait déjà été suspendue en 2004, puis en 2012 pour 8 ans réduit à 4 ans en contrepartie de sa collaboration avec les autorités de l’anti-dopage. La championne olympique déchue du 1500 m de Londres avait renoué avec la compétition en février….
Suspendue à vie après trois infractions aux règles de l’anti-dopage. La situation d’Asli Cakir est pour le moins unique… Déjà, elle comptait parmi la poignée d’athlètes à être contrôlés positifs dans les catégories junior. Elle avait terminé 6ème sur steeple au Mondial junior en 2004, lorsque son échantillon s’était révélé positif, elle avait alors reçu une première suspension de deux ans, elle n’avait que 18 ans !
Ce n’est qu’en 2015 que le nom d’Asli Cakir, reconvertie sur 1500 m, réapparaît dans la rubrique dopage, avec cette fois, des anomalies dans son passeport biologique, qui débouchent sur une nouvelle suspension de 8 ans. Mais les autorités de l’anti-dopage se laissent amadouer par les révélations d’Asli Cakir, qui « balance » des noms, et lève le voile sur la corruption pratiquée par des membres de l’IAAF, supprimant des contrôles en échange de dollars.
Les huit années prévues se transforment en quatre ans seulement, avec effet rétroactif à 2013. Mais la jeune Turque n’est pas satisfaite de cette peine, et assigne l’AMA devant le Tribunal Arbitral du Sport pour exiger une réduction plus forte de sa suspension dans l’optique de disputer les Championnats d’Europe 2016 et les JO de Rio…
Le TAS a la très bonne idée de lui refuser cette demande, et Aski Cakir doit patienter jusqu’en janvier 2017 pour retrouver la compétition. Ce sera lors de la Coupe d’Europe des clubs de cross, début février au Portugal, elle y termine 11ème dans une discipline qui n’est pas vraiment la sienne, ramenant surtout la victoire à son club de Uskudar Belediyespor.
En réalité, cette épreuve marquera son ultime apparition dans une compétition. La Turque n’est présente dans aucun rendez-vous depuis février, et en ce mois de septembre 2017, la Fédération Turque a été contrainte de révéler un 3ème contrôle positif de son athlète, et sa décision d’une suspension à vie…
Une nouvelle tâche sur cette fédération qui a enregistré des dizaines de cas de dopage, et Asli Cakir s’ajoute à nouveau sur cette liste. Certes Asli Cakir a perdu toutes ses références de l’année 2012, avec son titre olympique de Londres, son titre mondial en salle, son titre européen, mais toutes ces tergiversations autour de sa 2ème sanction ne l’ont visiblement pas guérie de sa tricherie pathologique…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand