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Dopage : Jemimah Sumgong, suspendue pour huit ans supplémentaires

La Kenyane Jemimah Sumgong a été suspendue pour huit années supplémentaires, qui s’ajoutent à sa première interdiction de quatre ans. La Championne Olympique de marathon est sanctionnée pour avoir produit de faux documents pour se défendre suite à son contrôle positif à l’EPO en février 2017.

Jemima Sumgong
Jemima Sumgong

De gros mensonges et des faux documents. C’est la stratégie choisie par Jemimah Sumgong pour se défendre de l’accusation de contrôle positif. Son test du 26 février 2017 avait détecté de l’EPO. Jemimah Sumgong affirmait ne pas pouvoir expliquer comment de l’EPO avait pu être retrouvée dans son échantillon. Et elle optait alors pour une accumulation de fausses affirmations.

C’est cette dérive que l’Athletics Integrity Unit a voulu faire payer à la championne olympique de marathon, qui a particulièrement souillé la discipline avec ce contrôle positif survenu à peine six mois après qu’elle ait été sacrée Championne Olympique de Marathon à Rio.

Jemimah Sumgong a voulu jouer avec les instances, et elle a perdu. Non seulement ses explications ne lui ont pas évité une première suspension de quatre années décidée en avril 2017. Mais elles ont tellement irrité l’AIU que l’instance a voulu la sanctionner aussi pour ces faux éléments. Il faut dire que ses ficelles étaient éléphantesques….

Avec d’abord début avril 2017, un premier document écrit et transmis à l’AIU par son manager le Docteur Rosa, dans lequel elle invoque un traitement à l’hôpital en février 2017, en raison d’un mal de tête et de ventre. Quelques semaines plus tard, cette version va se modifier, avec l’affirmation qu’elle avait été soignée à « Kenyatta National Hospital » à Nairobi, pour des douleurs menstruelles, pertes fortes de sang, et douleurs abdominales. Et qu’à cette occasion, le médecin lui aurait effectué une injection, sans qu’elle sache de quel produit ?

Quelques jours plus tard, fin avril 2017, elle transmettait un document médical émis par l’hôpital Kenyatta, avec un diagnostic de grossesse extra-utérine, et un traitement comportant une transfusion sanguine et une injection d’EPO.

Les fausses explications se succèdent

Des informations pour le moins farfelues, qui allaient inciter l’Agence Anti-Dopage du Kenya à obtenir des informations de la part de l’hôpital Kenyatta. Et début juin 2017, la réponse du responsable du service gynécologique tombait, avec d’abord le fait que Jemimah Sumgong n’était jamais venue en visite à l’hôpital, et que de plus, le traitement d’une grossesse extra-utérine exige une hospitalisation de quatre jours, mais ne s’effectue pas au moyen d’une injection d’EPO. Et de conclure que le document présenté par la marathonienne n’était qu’un faux…
SUMGONG AVEC ROSA 24 JUIN 2016
Cette malversation allait conduire l’AIU à instruire une nouvelle procédure disciplinaire à l’encontre de Jemimah Sumgong, qui allait provoquer de multiples échanges entre ses avocats et l’AIU. Avec en final, l’accusation d’une violation de sa première suspension, en raison de la production de faux documents. D’où une sanction chiffrée au double de la première, soit 8 années. Et cerise sur le gâteau, ces 8 ans se décomptent à partir du 19 janvier 2019, l’amenant à une fin de suspension en janvier 2027.

C’est donc en réalité 10 années de suspension que connaîtra Jemimah Sumgong, et cette exceptionnelle longueur a amené plusieurs journalistes du Kenya, comme Michelle Katami, ou XX, à réagir négativement en soulignant : « Sa carrière est terminée ».

Mais doit-on vraiment s’offusquer de voir une telle tricheuse, capable de tels mensonges, disparaître dans le futur ? D’autant qu’aucune de ses performances n’a été balayée par ses suspensions, et que, surtout, elle demeure la championne olympique en titre…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.