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Des contrôles anti-dopage par Facetime et Zoom

Des contrôles anti-dopage inopinés réalisés par Facetime et Zoom. C’est l’expérience menée actuellement aux Etats-Unis par une quinzaine de sportifs américains de top élite, afin de palier à l’impossibilité pour les préleveurs anti-dopage d’effectuer des prélèvements à leur domicile durant cette période de confinement.

Ce n’est plus la sonnette à leur porte qui avertit le sportif de l’arrivée d’un préleveur anti-dopage chargé d’un contrôle inopiné. C’est un appel effectué via Facetime ou Zoom ! Avec devant la caméra, un contrôleur qui invite le sportif à effectuer lui-même son prélèvement.

Un contrôle anti-dopage virtuel ? L’idée apparaît loufoque mais comme l’explicitent ABCNEWS et NEW YORK TIMES, l’expérience est bien menée actuellement aux Etats-Unis et concerne une quinzaine d’Américains de top niveau. Avec pour l’athlétisme, Noah Lyles, Allyson Felix, Emma Coburn, Sydney McLaughlin, Aliphine Tuliamuk (sélectionnée pour le marathon olympique).

Tous volontaires pour tester cette méthode surprenante et très innovante. Elle a été conçue par Travis Tygart, le patron de l’USADA, l’agence anti-dopage américaine. A la recherche d’une procédure moins coûteuse que l’habituelle visite par un préleveur anti-dopage chargé de collecter urine et/ou sang. Le confinement a accéléré l’expérimentation. A la fois par l’arrêt d’activité de préleveurs, réorientés dans le domaine strictement médical, les difficultés de transport, et le refus des agences anti-dopage de poursuivre les prélèvements inopinés au domicile des athlètes, avec l’évidente prise de risque qui résulte de l’intrusion dans la sphère privée d’une personne extérieure.

Un thermomètre dans l’urine, pour vérifier qu’elle est fraîche

Le protocole s’appuie sur Facetime ou Zoom. Le préleveur appelle le sportif dans le créneau horaire indiqué dans sa localisation, et l’échange est alors filmé. L’athlète, qui a reçu par la poste un kit de prélèvement, doit alors s’exécuter d’un pipi, hors caméra. Un thermomètre est ensuite plongé dans l’urine, pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une miction récente. Le pli est scellé et transmis à l’USADA pour analyse. Le contrôle peut aussi être sanguin. L’athlète utilise alors un procédé récemment découvert, celui de la prise de sang à « sec », qui permet de collecter quelques gouttes de sang par un buvard. Le tout, toujours sous l’œil du préleveur.

La méthode apparaît garantir une certaine fiabilité . Toutefois quelle valeur aura ce contrôle virtuel ? En clair, un échantillon positif pourrait-il être validé dans une procédure ? La réponse ne peut qu’être mitigée. Les failles ne pourront qu’être exploitées par un bon avocat.

Mais la crise sanitaire, le confinement, la crise économique ne peuvent que contraindre aux changements. Dans ce contexte, l’arsenal anti-dopage pourrait s’enrichir de cette visio-conférence préleveuse.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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