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De sérieuses distorsions dans les sanctions pour dopage

Le dopage n’est pas sanctionné de la même manière selon les sports et les pays. Quelques exemples récents le confirment à nouveau, en donnant le sentiment d’une pratique « deux poids – deux mesures ». Comme pour l’Indien Rohit Yadav, suspendu 12 mois pour du stanozolol

 

YADAV

L’actualité du dopage n’en finit jamais de rebondir, et chaque jour apparaît son lot de surprises. A observer les sanctions prononcées à travers le monde, il apparaît des distorsions criantes entre les décisions prises pour les uns et les autres. Dans les toutes dernières semaines, quelques cas font froncer les sourcils. La relaxe d’Alizé Cornet, mise en cause pour trois no shows, et disculpée par la Fédération Internationale de tennis, que la Française a convaincu que la panne de sa sonnette justifiait son absence pour son troisième contrôle. C’est exactement l’excuse déjà invoquée en son temps par Mo Farah…

Rohit Yadav, 12 mois pour du stanozolol

L’Indien Rohit Yadav s’en sort bien, lui aussi. Ce tout jeune lanceur de javelot de 17 ans, champion du monde scolaire en 2016, vice-champion junior d’Asie, a été contrôlé positif au stanozolol, mais sa suspension n’aura été que de 12 mois, au lieu des 4 ans prévus par le Code Mondial Anti-Dopage pour ce produit de la famille des stéroïdes anabolisants. Pourquoi une telle mansuétude ? Rohit Yadav avait obtenu l’indulgence de la commission anti-dopage indienne en arguant de sa qualité de mineur et de son ignorance d’avoir absorbé le stanozolol… Deux grosses ficelles, et l’agence anti-dopage indienne avait fait appel de cette décision très light. Mais beaucoup trop tard, le délai était dépassé, et le jeune lanceur se voit autorisé à reprendre la compétition. Les listes actuelles de IAAF des sanctions pour dopage comptent pourtant environ 40 athlètes suspendus pour du stanozolol, et six sont Indiens…

Un cycliste de 59 ans sans performances interdit 4 ans

A l’opposé, Scott Gross, un cycliste de 59 ans, vient de se voir notifier une suspension de quatre ans par l’Agence Anti-dopage américaine. Le motif ? Le refus d’un contrôle anti-dopage hors compétition début mai. Le cycliste affiche un palmarès plus que modeste dans les quelques compétitions qu’il dispute chaque année, et il pointe souvent même dernier de sa catégorie….

Cette sanction étrange a suscité quelques remarques acides alors que le Giro a offert un spectacle effarant de Chris Froome, vainqueur alors qu’il demeure toujours dans l’attente d’une décision suite à son contrôle positif au salbutamol, à quelques semaines seulement du Tour de France. Une situation ubuesque qui transforme le cyclisme en sacrée clownerie…

 

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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