Malgré l’extraordinaire développement de l’athlé en Jamaïque, le futur Bolt se fait attendre. Par contre sur 400 mètres, une nouvelle génération grimpe fort dont le cadet Christopher Taylor qui vient de réussir 45″69.
Le nouveau El Guerrouj, ce n’est pas pour demain. Le nouveau Bolt non plus. Au Maroc, le plan de développement de l’athlétisme n’a pas permis de trouver la perle rare alors que dans l’île de la Caraïbe, malgré l’enthousiasme extraordinaire que suscite le sprint, une grande perche douée des qualités hors du commun d’un Bolt n’a pas encore franchi les portes d’un stade.
La fin de carrière d’Usain Bolt approche. Ce n’est plus un secret. Le sprinter le plus doré de la planète a laissé entendre un cut pour 2017. La presse britannique qui le pressait sur cette question a pissé de la copie sur cette déclaration. En réalité l’état d’esprit d’Usain Bolt est autre. Son plan de marche est le suivant : prendre saison après saison sans mettre vraiment de limite. Réussir 2015 sans pépins physiques, réussir 2016 et les J.O. de Rio, voilà le challenge qui motive et qui exalte le triple champion olympique de Londres. Voir plus loin, percer le mur des tribunes, lire entre les lignes des 8 couloirs…Usain Bolt ne souhaite pas borner et jalonner aussi loin sa fin de carrière.
Usain Bolt a assez de métier, de flegme et de détachement pour répondre encore et encore à cette question qui deviendra de plus en plus présente. Tout comme sur celle de son dauphin qui pour l’heure se fait attendre sur 100 et 200 mètres.
Christopher Taylor est un pur produit du Calabar High School
C’est sur le tour de piste qu’il faut lorgner pour trouver la perle rare. Son nom, Christopher Taylor. Il n’a que 15 ans, un cadet en tête des bilans mondiaux en ce début de saison avec un temps de 45»69 réalisés lors des sélections pour les Carifta Games sur la piste de Kingston.
C’est bien sur 400 mètres qu’il faut chercher les nouveaux grands talents jamaïcains même si dans les écoles dédiées à l’athlétisme, tous les « boys and girls » ne sont portés que par un seul rêve, vivre le « big dream » d’un Usain Bolt.
Christopher Taylor est un pur produit du Calabar High School, ce collège qui a sorti ces dernières années, Dwight Thomas, médaillé d’or avec le relais 4 x 100 à Pékin et Warren Weir, en bronze sur 200 m à Londres et en or avec le relais 4 x 100 à Moscou. Déjà auteur l’an passé d’un 48»72, il vient densifier le réservoir des sprinters longs (les quater milers comme on les appelle en Jamaïque) aux côtés de Martin Manley mis sur orbite lors des Mondiaux cadets en réalisant 45»84, à Donetsk en 2013.
A 17 ans, Usain Bolt pointait en 45»35 sur 400 et en 20 »13 sur 200 mètres alors le 100 mètres…il s’interdisait d’y penser de par son gabarit. Le jeune Christopher Taylor connaît déjà les bons repères, pour vivre lui aussi le « big dream ».
> Texte : Gilles Bertrand