Christian Coleman se voit suspendu pour deux ans, suite à trois absences lors de contrôles anti-dopage. L’USADA l’agence anti-dopage américaine avait stoppé une première procédure l’année dernière, permettant au sprinter d’être sacré champion du monde à Doha ! Mais l’Athletics Integrity Unit a pu démontrer les mensonges de l’Américain et le sanctionner.
Christian Coleman était-il averti de ses contrôles anti-dopage ? C’est ce qu’a affirmé Raphaël Roux, le responsable des contrôles anti-dopage pour l’’Athletics Integrity Unit lors de son témoignage auprès du Tribunal Indépendant de l’AIU qui vient de suspendre le sprinter pour deux ans.
Raphaël Roux avait été invité à se justifier sur l’ordre de « No call » donné aux préleveurs qui s’étaient présentés le 9 décembre 2019 au domicile de Coleman à Kentucky, et ses explications figurent dans la décision de sanction : « Oui, j’avais demandé qu’ils ne le joignent pas au téléphone pour trois raisons. 1. L’athlète avait déjà connu 4 tests manqués dans un passé relativement récent, et les tests manqués sont toujours un signal. 2. Dans le passé, il y a eu une combinaison de très bons résultats et de tests manqués. 3. J’avais le sentiment qu’il avait été prévenu à l’avance lors de tests précédents. »
Une accusation très directe contre l’USADA et ses préleveurs. Et le Tribunal n’hésite pas à souligner lui aussi les relations très étroites entre Christian Coleman et l’USADA. Mais cette fois, ce ne sont pas des Américains qui ont eu le dernier mot….
Christian Coleman se voit ainsi suspendu pour deux ans, jusqu’en mai 2022. La durée aurait pu n’être que d’une année. Mais le Tribunal a pris en compte l’attitude de Christian Coleman qui n’avait pas hésité à hurler au complot de l’AIU, allant jusqu’à accuser les préleveurs de mensonges.
Coleman accumule les mensonges
Or qui était le menteur ? Bel et bien Christian Coleman, comme le démontre le rapport de 22 pages, consacrées à démonter les arguments du champion du monde, qui s’était fort de justifier avec ses tickets de caisse qu’il s’était seulement absenté quelques minutes de son domicile pour faire son shopping de Noël à côté de chez lui, et qu’il était bien de retour dans le créneau prévu pour la visite de préleveurs.
Mais voilà, Christian Coleman s’est fourvoyé, affirmant être bien présent chez lui entre deux courses au Centre Commercial, mais les horaires figurant sur les justificatifs de caisse fournis démontrent le contraire !
Le tribunal a donc donné raison aux préleveurs qui soutenaient être restés à l’attendre devant son domicile pendant 1 heure sans le voir. Avec comme conséquence une 3ème absence en 11 mois, après celles du 16 janvier 2019, et 26 avril 2019.
Cette fois, l’équipe d’avocats de Christian Coleman n’a pas pu renouveler sa victoire de septembre 2019, lorsque l’USADA, l’agence anti-dopage américaine, l’avait disculpé dans une première procédure pour les mêmes motifs de no show. In extremis pour lui permettre de disputer le Mondial de Doha et y rafler une honteuse médaille d’or…
Texte : Odile Baudrier