Bernard Amsalem, le patron de la FFA, également membre de l’IAAF, ne dissimule pas une certaine inquiétude face à la tourmente sévissant actuellement dans l’athlétisme, tout en approuvant les révélations sur le dopage étatique de la Russie. A Hyères, en parallèle du Championnat d’Europe de cross, il a évoqué très librement pour spe15.fr ces sujets, sans oublier de souligner l’engagement fort de la FFA dans la lutte anti-dopage.
Comment vous situez-vous par rapport aux récents scandales autour de l’athlétisme ?
Nous, nous sommes en-dehors. Mais nous sommes contents que les scandales sortent. Dans le cas de la Russie, on se situe dans des pratiques dignes de l’Union Soviétique, on y retrouve même le KGB, et c’est bien que ça sorte. Il faut mettre les choses sur la table, même si c’est préjudiciable à l’athlétisme. J’avoue que j’aimerais aussi connaître les autres sports concernés en Russie, car il n’y a certainement pas que l’athlé. Et je vois aussi qu’on parle sans cesse de l’athlétisme et du cyclisme, et qu’on a des opérations blanches dans les autres sports, surtout les sports co.
Vous parlez de préjudices. Cela signifie-t-il que certains partenaires ont évoqué avec vous ces problèmes et leur réticence à continuer leur engagement dans l’athlétisme ?
Non, il n’y a pas de problèmes avec les partenaires en France. Mais je sais qu’au niveau de l’IAAF, certains partenaires hésitent à continuer ou à venir. Il y a un vrai préjudice d’image. J’ai suggéré à Sebastien Coe de mettre en place des sanctions financières, pour tenter de corriger le préjudice financier des athlètes. Cela viserait à dédommager les athlètes qui sont restés au pied du podium parce que devancés par des athlètes qu’on découvre ensuite dopés. Ces sanctions seraient appliquées aux athlètes, aux fédérations, aux entraîneurs, à toute personne ayant contribué à ce dopage. On voit dans le cas de la Russie qu’un système global était actif.
Cela signifie-t-il qu’une action en justice de l’IAAF ou des athlètes pourrait être envisagée ?
Peut-être. Déjà lors de la réunion de l’IAAF de Monaco, il a été mentionné des investigations possibles de la part de l’IAAF. Cela pourrait déboucher sur une action en justice. Pour les athlètes, l’IAAF envisage d’inciter les athlètes à porter plainte pour demander un dédommagement du préjudice.
Estimez-vous réaliste que Sebastien Coe n’ait pas été au courant des dérives de Lamine Diack et du Docteur Dollé ?
Pour moi, cela ne peut pas être remis en cause. A l’époque, quand on siégeait au Conseil d’Administration, comme je le faisais également, on n’était au courant de rien. On n’avait pas d’infos. On évoquait seulement les dossiers qui nous étaient présentés. Pour la gestion de l’IAAF, on n’avait pas de regard. Sebastien Coe arrive vraiment au bon moment pour remettre les choses en ordre. Je trouve que les médias, en particulier les anglais, sont trop durs avec lui. Il ne faut pas oublier que l’IAAF avait demandé dès novembre 2014 à l’AMA qu’une commission d’enquête soit nommée pour enquêter sur les problèmes dévoilés dans le documentaire de l’ARD. Moi, oui, je l’ai demandé. Mais il a fallu un an pour que le rapport aboutisse. C’est beaucoup trop long ! Et il y aura la deuxième partie en janvier, où seront mis en cause d’autres pays, on parle de pays de l’Est, l’Ukraine, la Biélorussie, le Kenya, la Turquie, la Jamaïque…
Concernant les questions autour d’une implication de Sebastien Coe dans la désignation d’Eugene pour le Mondial 2021, quelle est votre position ?
Pour moi, il n’y a rien de douteux. J’étais présent lorsqu’on a tranché sur l’appel à candidatures pour le Mondial 2019, entre Doha, Eugene et Barcelone. Ce jour-là, Doha a été choisi. J’étais également présent lorsque Lamine Diack nous a informés à la fin d’une réunion que Eugene allait être choisi pour le Mondial 2021. Tout le monde a été surpris qu’il aborde ce point sans qu’il y ait d’appels à candidatures. Mais il a été très convaincant. Il a expliqué que le dossier était très bon, que l’athlétisme au Etats-Unis était un sport important. Nous avons été convaincus par ces arguments. Et moi, j’ai voté pour. Mais pour moi, je connais les Américains et cela ne me paraît pas possible qu’il y ait quelque chose de douteux. Pour moi, on fait un amalgame, et cela est vu de manière négative. C’est indécent à un moment où on demande à Coe de redorer l’athlétisme. Les journalistes britanniques sont trop offensifs !
Un combat permanent à la FFA
Peut-on imaginer une corruption dans le domaine de la lutte anti-dopage en France ?
Non, à cause de notre organisation de la lutte anti-dopage. Nous évoluons avec une loi, un laboratoire indépendant, l’AFLD, un laboratoire agréé, une tutelle du Ministère. Nous à la Fédération, nous sommes très clairs par rapport à la lutte. C’est un combat permanent que nous menons. Nous faisons beaucoup de prévention, ce que ne font pas toutes les fédérations en France ou à l’étranger. Ainsi nous faisons témoigner des ex-athlètes dopés, et c’est très efficace auprès des jeunes. Bien sûr, nous ne sommes pas à l’abri d’un individu isolé. Mais nous avons instauré le suivi biologique, plusieurs fois par an, en cas de problème, le médecin m’avertit. Nous avons aussi de bons rapports avec l’OCLAEPS, nous avons pu faire aboutir des affaires avec eux, comme Traby. Il n’y a aucun tabou autour de ce sujet, et nous revendiquons de parler du dopage. Nous évoluons en toute transparence…
Votre attitude à l’égard de Teddy Tamgho, suspendu pour trois no shows l’année dernière, a été très critiquée, en particulier sa présence officielle lors du Championnat de France de cross de mars dernier. Que répondez-vous à ces critiques ?
Teddy Tamgho n’a pas été suspendu pour dopage, mais pour des no shows. Cette affaire de no shows est une contrainte énorme pour les individus. Il faut que constamment, ces individus disent où ils sont, et qu’ils veillent pendant des mois à être présents là où ils se sont engagés à être. Si vous ou moi, on le faisait, vous verriez que vous loupez quelques rendez-vous, car il y a des changements non prévus. Moi, je revendique une surveillance, mais pourquoi ne pas mettre des applications sur le téléphone de l’athlète qui lui donne une alerte pour le trouver. Ainsi je me rappelle pour Christine Arron, elle avait reçu un no show car le contrôleur ne l’avait pas trouvée sur le stade de l’INSEP, elle était rentrée quelques minutes au vestiaire sans qu’il la trouve. Avec une application, il n’y aurait pas eu de problème. Finalement, je caricature, je suis pour le bracelet électronique !
C’est pour cela que vous avez souhaité continuer à accompagner Teddy Tamgho ?
Bien sûr. D’autant qu’il y avait un no show très contestable. Il avait donné les informations et il y avait eu un problème informatique. J’ai contesté, mais l’IAAF n’a pas tenu compte.
Avez-vous été surpris par l’ampleur de l’affaire de l’Italie où 28 athlètes sont concernés par des no shows ?
Il ne faut surtout pas faire d’amalgame entre l’affaire de l’Italie et les Russes. Pour l’Italie, ce sont exclusivement des no shows, et on retrouve des athlètes qui ne sont plus en activité. Gibilisco a 40 ans, il n’est plus dans le haut niveau. Je pense qu’il y a un problème de toilettage des listes, et surtout un laxisme de la part de l’agence anti-dopage qui n’a pas fait son travail en temps et en heure. Sans doute que l’affaire russe a dû les alerter de remettre les choses en ordre. Ils ont eu peur ! Il ne faut pas faire d’amalgame entre la Russie et l’Italie.
Et vous, avez-vous remis des choses en ordre en France à la suite de cette affaire russe ou bien tout était-il déjà en ordre ???
Nous, ça fait longtemps qu’on est très vigilants. On a été les premiers à mettre en place le suivi biologique depuis 2002. On fait très attention. On a des listes cibles qu’on transmet soit à l’AFLD, soit à l’IAAF. Nous-mêmes, on a notre liste. On suit énormément d’athlètes de premier plan. Franchement, quand quelqu’un triche, on le trouve. Car quand on cherche, on trouve. Voyez l’affaire Moulinet, on avait des soupçons depuis plusieurs années, on a fait ce qu’il fallait pour trouver. L’affaire Traby, pareil. On a des informations qu’on ne peut pas communiquer, mais on est très attentif. Dans la vie de tous les jours, il y a des gens qui cherchent à tricher, par rapport au fisc, à la TVA… Dans le sport, il y a aussi des tricheurs. Il ne faut pas jeter l’opprobre sur les sportifs de haut niveau, certains ont des faiblesses à certains moments. Quand Lacasse s’est dopé, il explique que c’est dans un trou psychologique, qu’il s’est laissé aller. Chacun peut avoir des moments de difficulté, de dépression, les sportifs n’échappent pas à ça. Mais ça ne pardonne pas la tricherie, il faut la sanctionner. Pour moi, il faut la sanctionner encore plus durement. Pour la 1ère infraction, j’ajouterais une peine financière à la suspension. Et dans le cas de récidiviste, il faut une sanction à vie. En France, nous sommes la seule fédération à avoir mis une suspension de 10 ans à un athlète. Personne ne dépasse la norme, même si la loi française autorise à aller au-delà de la règle. Nous, on n’a aucun complexe, on ne cache rien. Le sujet du dopage est un sujet qui doit intéresser l’ensemble des dirigeants du sport. Cela ne doit pas être un tabou. Ce sujet ne touche que peu d’athlètes, sur 300.000 licenciés, on a environ 10 cas par an. C’est tout petit.
Surpris par l’affaire Dollé
Vous connaissiez le Docteur Dollé à l’époque où il dirigeait la lutte anti dopage à l’IAAF. Est-ce que son implication dans la corruption vous a surpris ?
Oui, je le connaissais, et vraiment j’ai été très surpris qu’il soit dans la combine. Je pensais que c’était un type honnête, rigoureux, c’est l’image qu’il donnait. Mais moi, je ne vis pas avec les gens au quotidien, on ne peut pas les connaître complètement… Je trouve ça désolant. Sur l’affaire russe, si tout cela est exact, c’est très pervers, le système. On était de mèche pour doper les athlètes et on les faisait chanter. C’est vraiment l’utilisation perverse de l’individu. Moralement, éthiquement, c’est très grave !
Et concernant Lamine Diack, ses dérives vous ont-elles moins étonné ?
Le problème de Lamine Diack, c’est son fils. Là, il y a de l’affectif. Il y a des choses qui ne sont pas très claires. Tout le monde savait qu’il y avait des problèmes avec le fils chargé de faire du consulting dans le marketing. Il y avait déjà eu des dossiers sortis dans d’autres sports. On savait bien que ça allait sortir un jour. Maintenant à quel niveau, Lamine est-il complice ? A-t-il simplement protégé son fils ? A-t-il participé à la corruption ? Je n’en sais rien, l’enquête le dira.
Pour le grand public, la surprise est de découvrir qu’un membre du Conseil d’Administration de l’IAAF ne dispose pas de beaucoup d’informations sur cette fédération ?
Non, car on n’est pas interrogés sur tous les sujets. Parfois, on pose des questions, on n’a pas les réponses souhaitées. On est participant, observateur, mais on n’est pas à l’intérieur de la machine, du fonctionnement d’une fédération internationale. Globalement, je pense que l’ensemble des salariés de l’IAAF sont honnêtes, ils font bien leur travail y compris dans le service médical et anti-dopage. Dans l’équipe, vous aviez le docteur Dollé, mais les autres sont des gens honnêtes, sincères, comme le Docteur Garnier, ou le responsable juridique, Thomas Capdevielle. Aujourd’hui, les langues se délient, et on sait que ces gens-là avaient commencé à percevoir le problème avant les JO de Londres. Ils avaient alerté leur hiérarchie interne, après avoir vu 4 athlètes russes contrôlés positifs, qui participaient aux JO. Mais on leur a dit de se taire.
Vous-même, personne n’est jamais venu vous parler de cette situation ?
Non, à propos des Russes, non. Nous, on avait des suspicions, pour eux, comme pour les Kenyans. Il y a des performances étonnantes, des progressions anormales. A la Fédération, nous sommes d’ailleurs en train de mettre en place des parcours d’athlètes sur leur carrière qu’on compare à des parcours normaux. Cela permet de voir les choses erratiques, anormales. Ces graphiques seront un instrument supplémentaire de prévention et d’observations de la performance. On a fait un test en interne, c’est un bon outil, je vais le proposer à l’IAAF pour l’ensemble des athlètes suivis à l’international. Cela peut alerter des dérives.
Avez-vous des athlètes français qui sont venus se plaindre d’avoir perdu des médailles à cause du dopage ?
C’est un drame à chaque fois. On a remis beaucoup de médailles après coup. Cette année, on a remis une médaille à Manuela Montebrun qui datait de 2005. Cela n’a pas le même goût ! Je me rappelle de Linda Merga, 4ème au Europe en Salle à Bercy 2011. En apprenant deux mois plus tard, qu’elle était 3ème, elle avait beaucoup pleuré, en regrettant de n’avoir pas eu la médaille sur place. Un peu plus tard, elle s’est retrouvée médaille d’argent ! Pour la première médaille, on lui a remis dans un France indoor, mais pour la deuxième, elle n’a pas voulu venir. C’est une frustration énorme pour les athlètes. C’est pour cela que j’ai proposé des sanctions financières pour dédommager ces athlètes. Pour créer une caisse de solidarité au niveau de la fédération internationale et peut-être européenne, pour que les amendes puissent alimenter un dédommagement pour ces gens. Quand on n’est pas sur le podium, on n’a pas de primes, on n’a pas la notoriété pour attirer les partenaires. Vous êtes doublement sanctionné.
Etes-vous également favorable à des sanctions financières contre les Fédérations ?
Oui, quand il y a collusion comme en Russie. Car des fédérations peuvent être victimes. Prenez l’exemple de pays pauvres : il n’y a pas d’autorité, pas de laboratoires. Les Fédérations ne contrôlent rien. Ce sont des mafias installées qui font la loi. Mais quand il y a une organisation mafieuse, avec la fédération, il faut des sanctions. Moi, je suis pour une suspension des Russes toute l’année, y compris pour les Jeux. Il faut aller jusqu’au bout, car il faut un signal fort par rapport aux pays qui utiliseraient les mêmes méthodes. Et je suis très content par rapport aux décisions de Thomas Bach du CIO. Nous avions eu une réunion Conseil IAAF et CIO à Pékin, et je l’avais interpellé bien avant le rapport. Je lui avais demandé de trouver des solutions pour contrôler les fédérations internationales, j’avais suggéré un système de notations sur des aspects de gouvernance, de transparence financière, de dopage… Et une règle pour admettre ou retirer une fédération des JO. J’avais aussi demandé une externalisation des sanctions. Car aujourd’hui, on demande aux fédérations, nationales ou internationales, de faire le suivi médical, de contrôler et de sanctionner. J’avais demandé la même chose lors de la Commission du Sénat pour le rapport parlementaire. Car j’avais aussi remarqué que selon les sports, ce ne sont pas les mêmes sanctions pour le même délit. Avec des sanctions prises en externe, cela permettrait d’avoir un équilibre tous sports confondus. Mais cela n’avait pas été retenu par le Sénat. C’est dommage ! J’ai donc demandé la même chose à Thomas Bach. Et je vois que dans ses déclarations à New York il y a un mois, il demande à l’AMA de s’occuper des sanctions, et que la semaine dernière, il annonce qu’il va mener un audit sur les fédérations internationales. Il a entendu ce que j’ai dit, je suis très content !
Sebastien Coe, fragilisé
Au mois de janvier, lors de la parution du 2ème rapport de l’AMA, on risque de découvrir des affaires importantes de dopage dans des pays comme le Kenya, la Jamaïque, la Turquie, des pays de l’Est, comme l’Ukraine et la Biélorussie. Peut-on imaginer les JO sans ces pays-là ??
Moi, attention, je ne mets pas sur le même plan la Russie et le Kenya ou la Jamaïque. Ce sont des pays pauvres. Ils n’ont pas les moyens d’avoir une agence anti-dopage, comme chez nous ou dans l’Est Européen. Il faut les aider à la mettre en place. Il faut que le CIO, qui gagne beaucoup d’argent à travers les Jeux, consacre des moyens pour financer la création d’outils de qualité indépendants. Donc, on ne peut pas les mettre sur le même pied que les autres. Faisons très attention de ne pas faire d’amalgame.
Lors de votre dernière réunion à Monaco, avez-vous senti Sebastien Coe serein ou bien est-il affecté ?
Oui, il a pris un coup sur la tête. Il en souffre, il ne le montre pas. C’est dommage. On le soutient comme on peut. C’est difficile à vivre. Il arrive, tout lui tombe sur la tête d’un seul coup. Le rapport de l’AMA. Les problèmes de conflits d’intérêt. Ce n’est pas facile.
Tout de même, les problèmes de conflits d’intérêt relèvent de sa responsabilité propre.
Oui, mais quand il a été candidat, il a interrogé la commission d’éthique de l’IAAF, qui est indépendante, pour les interroger sur son contrat avec Nike. Après examen juridique, on l’a autorisé à continuer, à condition de bien mettre Nike dans le jeu lors du renouvellement du contrat équipementier de l’IAAF. Il a continué car il avait eu cet avis de la commission d’éthique. Il a finalement décidé d’arrêter son contrat, ce que je trouve très courageux. Il était ambassadeur de la marque depuis 38 ans, ce n’était pas lié à la corruption ou aux problèmes de l’IAAF.
Mais malgré tout, cela le relie à l’histoire de la désignation d’Eugene sans vote.
Oui, mais c’est une conjonction d’éléments. Ce sont des faisceaux convergents, mais cela ne veut pas dire qu’il y a une collusion. On sait très bien que l’Oregon est une région dynamique pour l’athlétisme. Eugene est une Mecque aux Etats Unis. Il se trouve que Nike est là. Mais il ne faut pas tout mélanger.
Vous trouvez que c’est injuste pour lui. Cela le fragilise beaucoup ?
Oui, cela le fragilise. Et c’est injuste. Je trouve courageux qu’il continue, mais c’est compliqué pour lui. Ce n’est pas facile de gérer tous les dossiers, avec cette pression médiatique mondiale.
Peut-on imaginer une réélection dans le cas où il démissionnerait ?
J’espère qu’il ne démissionnera pas. Il ne faut pas qu’il démissionne. C’est l’homme qu’il nous faut pour redresser la situation. C’est pour cela que je l’ai soutenu pour l’élection. On avait des suspicions, on savait qu’il y avait des problèmes. J’ai considéré qu’il était le plus à même de relever tous ces défis…
Interview réalisée par Odile Baudrier