Plusieurs athlètes du Kenya retenues pour disputer le Championnat du Monde de Londres n’ont pas respecté les règles de contrôles anti-dopage, et pourraient être exclues de l’équipe nationale. Ces quatre femmes n’ont pas rejoint le camp d’entraînement programmé par la Fédération.
C’est à nouveau un mauvais signal qui est envoyé depuis le Kenya, à quelques jours du début du championnat du Monde de Londres. Et il émane de l’entraîneur national de cette équipe kenyane, Julius Kirwa, qui sonne l’alerte pour attirer l’attention sur les dérives de quatre athlètes qui ont été retenues pour disputer le Mondial à l’issue des Trials du Kenya, mais qui ne respectent pas les règles anti-dopage impératives.
Julius Kirwa s’est ouvert auprès de la presse kenyane de son inquiétude alors que ces quatre athlètes, toutes des femmes, n’ont toujours pas rejoint le camp officiel d’entraînement installé par la Fédération du Kenya au Stade MOI à Kasarani depuis une semaine.
Il a ainsi cité au journaliste de « The Nation », les noms de Irene Cheptai, championne du monde de cross 2017, Agnes Jebet, championne du monde de cross 2015, Eunice Sum, championne du monde du 800 m en 2013, Margaret Chelimo, Championne d’Afrique.
Ce quatuor avait conquis son billet lors des Trials du Kenya, Irene Cheptai, 25 ans, 2ème sur le 10.000 mètres, elle vaut 31’15’’38’’, Agnes Jebet, 22 ans, 1ère sur le 10.000 m avec un record à 31’56’’, Eunice Sum, 2ème sur le 800 m, elle vaut 1’56’’99, Margaret Chelimo, 23 ans, 2ème sur le 5000 m, quelques semaines après avoir établi un record à 14’43’’89 à Rome.
Les athlètes ne seraient pas localisées ?
Le coach officiel a déclaré qu’il ignorait complètement où se trouvaient ces athlètes, et affirme avoir demandé à la Fédération du Kenya de les remplacer dans la délégation, d’autant qu’il a aussi estimé qu’elles n’avaient pas rempli les contraintes anti-dopage préalables au Mondial.
C’est probablement la première fois qu’un membre officiel de la Fédération du Kenya admet certains manquements de la part d’athlètes kenyans sur le plan anti-dopage. Dans le passé, des absences pour les stages obligatoires ont souvent été enregistrées, y compris l’année dernière avant les JO de Rio, où les athlètes entraient et sortaient au gré de leurs contraintes personnelles.
Mais le Kenya a été plus que jamais sur la sellette cette dernière année sur le plan de l’anti-dopage, avec le contrôle positif de Jemima Sumgong, la championne olympique du marathon, et de très nombreuses rumeurs autour de certaines athlètes, parfois même véhiculées par leur propre manager.
Federico Rosa avait ainsi pointé du doigt, avant de se rétracter, Purity Rionoripo, gagnante du marathon de Paris, Sarah Chepchirchir, de Tokyo, et Visiline Jepkesho, et dans les noms qu’il avait alors cités, on a pu constater que Purity Rionoripo a bien été retenue pour disputer le marathon du Mondial de Londres, alors que Sarah Chepchirchir n’y figure pas malgré son énorme performance de Tokyo.
Quoi qu’il en soit, on ne peut que noter que cette nouvelle péripétie concerne encore des athlètes féminines, dans la continuité des gros cas de Rita Jeptoo, et de Jemima Sumgong. Mais ce coup de gueule du coach pourrait à nouveau susciter polémique au Kenya, dans un contexte de discorde entre les groupes d’entraînement, et les entraîneurs.
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand