Le dopage d’Anouar Assila remonte à 2014, et se renouvelle en 2016. Ce sont les experts de l’IAAF qui l’ont détecté. Anouar Assila perd ainsi le titre de vice-champion de France de semi marathon conquis à St Denis…
De l’EPO et/ou une transfusion sanguine en octobre 2014, puis à nouveau en novembre 2016. Ce sont les conclusions des experts de l’IAAF qui ont détecté des valeurs sanguines normales dans les échantillons prélevés sur Anouar Assila, d’abord le 26 octobre 2014, puis le 20 novembre 2016. Leur analyse du passeport biologique du Manceau s’appuie sur trois autres échantillons : le 1er mars 2015, le 17 janvier 2016, le 6 mars 2016, et mentionne aussi celui du 9 février 2017. Ce sont les éléments qui apparaissent dans la décision prise par la commission disciplinaire de la FFA le 28 novembre 2017, qui a été publiée ce 26 janvier 2018.
Et les conclusions des experts de l’IAAF sont sans équivoque, et ont été renouvelées à deux reprises le 23 juin 2017, et le 20 juillet 2017 : « les marqueurs sanguins analysés dans les profils hématologiques dépassant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la détection de cancers du sang, sont considérés par le Collège des Experts comme étant naturellement improbables sans la prise d’une substance interdite, comme l’EPO, ou l’usage d’une méthode interdite, telle que la transfusion sanguine. »
Les explications fournies par Anouar Assila n’ont nullement infléchi les experts. Le coureur avait fait état d’une prise d’amoxicilline lors des contrôles du 26 octobre 2014, 1er mars 2015, 17 janvier 2016, 20 novembre 2016. Et on ne peut manquer de pointer du doigt une prise d’antibiotiques à répétition pour le moins étonnante pour un athlète de haut niveau, qui n’aurait ainsi pas hésité à disputer des épreuves en étant malade, et alors même qu’il clamait à tout va qu’il ne pouvait pas se soigner en raison des règles anti-dopage???
Toutefois le verdict des experts est sans appel : cet antibiotique aurait pu provoquer une destruction des globules rouges, une diminution de l’hémoglobine, et une augmentation des réticulocytes, mais c’est exactement l’inverse qui est constaté dans les échantillons d’Anour Assila, et cet argument n’a pu qu’être balayé.
Le seul titre d’Anouar Assila s’envole
Deux échantillons ont en particulier été détectés comme particulièrement douteux, avec des valeurs anormalement élevées, ceux du 26 octobre 2014, et du 20 novembre 2016. Ils correspondent à deux dates très particulières. Le 26 octobre 2014, Anouar Assila remporte le titre de vice-champion de France de semi-marathon lors de la Voie Royale à St Denis, sous les couleurs du club d’Endurance 72, qui est sacré ce jour-là champion de France par équipes. Ce jour-là, à 31 ans, il réalise un nouveau record sur semi, avec un bond en avant de 50 secondes sur sa performance précédente, qui datait de 2010, et qu’il n’avait plus réussie à approcher depuis trois ans…
Son titre de vice-champion de France va donc disparaître des tablettes, comme l’a décidé la FFA dans sa décision du 28 novembre 2017, qui le sanctionne de quatre ans de suspension. Cette médaille d’argent reviendra à Driss El Himer, alors que Yannick Dupouy accède à la 3ème place. Le titre par équipes revient à Free Run, avec un total de 4h37’13 », contre 4h37’20 » à Endurance 72 (en intégrant les 1h12’29 » de Loïck Chubberre, devenu le 4ème homme).
Le 2ème échantillon spécialement pointé du doigt, celui du 20 novembre 2016, a été prélevé lors du cross d’Allonnes. Ce jour-là, il termine 5ème Français du cross destiné à établir la sélection de l’Equipe de France pour le Championnat d’Europe. Cette performance suscite moult commentaires. Anouar Assila apparaît très vindicatif, sans donner l’impression de forcer… On comprend mieux pourquoi maintenant !
Ce résultat s’inscrit après les péripéties des contrôles inopinés que l’AFLD a voulu effectuer en février 2016 en son domicile, la relaxe obtenue de la part de la FFA en avril 2016, puis à nouveau la relaxe de l’AFLD en février 2017. C’est d’ailleurs le jour de son audience à l’AFLD qu’a été effectué le dernier prélèvement sur Anouar Assila. Etrangement cette date de février 2017 marque aussi le début de sa retraite sportive….
Mais en réalité, en parallèle des relaxes, les choses évoluaient en secret, les valeurs sanguines anormales d’Anouar Assila avaient été détectées dès le printemps 2016. Il restait aux instances anti-dopage à organiser ces accusations d’une manière infaillible sur le plan juridique, le goût de la procédure d’Anouar Assila et de ses avocats ajoutant évidemment une pression supplémentaire dans ce dossier…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand
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