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Alexis Rodriguez, suspendu pour trafic, continue à courir

Une suspension de quatre ans prononcée en février 2019 en Espagne pour le triathlon n’empêche pas Alexis Rodriguez de continuer la compétition, avec à son actif récemment la 3ème place au marathon de Salon de Provence. Cet ancien cycliste professionnel, impliqué dans plusieurs affaires de dopage en Espagne, avait déjà défrayé la chronique en terminant 3ème au Championnat de France de marathon en 2018, et avec la médaille d’or pour son équipe d’Aix Athlétisme, le club de Nicolas Navarro.

Une nouvelle suspension de quatre ans à son actif, et pourtant, Alexis Rodriguez n’hésite pas à s’aligner en compétition… L’ancien cycliste professionnel est un habitué des sanctions, et il a appris à se faire oublier, puis à réapparaître, au gré des affaires de dopage qu’il traîne à ses basques.

Cette fois, c’est l’Agence Anti Dopage espagnole qui l’a suspendu dans le triathlon pour des faits de trafic de substances et méthodes interdites. La sanction a débuté le 6 février 2019 et court jusqu’au 6 août 2022. Il s’agit de la troisième suspension d’Alexis Rodriguez, déjà sanctionné dans le cyclisme en 2004, puis en 2011, pour possession d’EPO, hormones de croissance et stéroïdes anabolisants. Son nom est également apparu dans plusieurs grosses opérations menées en Espagne, lors du Tour d’Italie en 2001, puis dans l’opération Astur en 2016, où les enquêteurs l’avaient incriminé pour trafic, avec en sa possession des stéroïdes anabolisants, des hormones de croissance, de l’EPO, des poches pour transfusions sanguines, le tout sous couvert d’une activité de massage pour sportifs…

C’est après cette nouvelle mise en cause, qu’Alexis Rodriguez quitte l’Espagne, où il a effectué toute sa carrière sportive dans diverses équipes professionnelles de cyclisme, et remet le cap sur Miramas, sa ville natale, à l’automne 2016.

A l’arrêt de sa carrière cycliste, il s’était tourné vers la course à pied, puis le duathlon, et il arrive alors auréolé d’un titre de vice-champion d’Espagne de marathon, avec un chrono de 2h22’53’’. Immédiatement, il enchaîne les victoires dans les courses régionales. Le journal « La Provence » lui consacre ainsi plusieurs articles vantant ses réussites. Mais de son passé douteux, nulle mention. Il évolue alors sous les couleurs de « Prépa Physique Miramas », un club créé par son cousin, Guillaume Solera, adepte du « Run Obstacles ».

Un passé méconnu à son arrivée à Aix Athlétisme ??

Une réussite qui fait grincer des dents et ressurgir son passé entaché par tant d’affaires de dopage. Cela ne manque pas d’éclabousser le club d’Aix Athlétisme, et son fleuron, Nicolas Navarro, qui vient alors de terminer le marathon de Paris en 2h15’14’’, en créant une certaine surprise. Dix huit mois plus tard, en ce mois de décembre 2019, le chrono est descendu à 2h10’01’’, marquant un gain de sept minutes en deux ans.

En juillet 2018, je m’étais intéressée au parcours d’Alexis Rodriguez, et j’avais interrogé Nicolas Navarro « pour en savoir plus sur vos relations et sur ce que vous saviez de son passé ». Sa réponse était sans équivoque : « Pour faire court concernant le cas Rodriguez, l’erreur de casting est manifeste. Il était censé rejoindre le club de son cousin Guillaume Solera, mais n’étant pas affilié FFA, il nous a rejoint l’hiver dernier, pour renforcer notre projet de team (Marathoniack). Il ne s’entraîne cependant jamais avec nous, je n’ai donc aucune relation avec lui, si ce n’est le fait qu’on porte le même maillot. Nous avons appris son passé après les France de Marathon, lorsque des personnes ont remis en cause le titre par équipe d’Aix Athlé. Je n’en sais pas plus que vous, et même sûrement beaucoup moins concernant ses affaires mais une chose est sûre, il ne sera plus aixois l’an prochain. »

Cependant, lorsque j’avais insisté pour comprendre pourquoi personne du groupe ou du club n’a essayé d’en savoir plus sur son parcours, compte tenu de ses références chronos pour un vétéran, ex-cycliste, c’est le silence radio de la part de Nicolas Navarro.

Jérémy Cabadet, l’entraîneur du Team Marathoniack, reprenait la même histoire, soutenant également, avoir découvert après le France de marathon les éléments à charge contre Alexis Rodriguez, à travers les réseaux sociaux d’autres athlètes. La fiche « Wikipédia » du Franco-Espagnol ne fait pourtant pas mystère de ses dérapages.. Le coach souligne, lui aussi, le fait que celui-ci, habitant Miramas, « s’entraîne de son côté, et ne participe à aucune séance du groupe ».

Finalement, ce France de marathon marquera la dernière compétition d’Alexis Rodriguez sous les couleurs jaunes et rouges d’Aix. Il disparaît ensuite complètement des radars, entre avril 2018 et mars 2019, où il dispute le marathon de Barcelone, avant de réapparaître à l’automne, au semi d’Annecy, puis au marathon de Salon, où il termine 3ème en 2h27’, sous l’étiquette de « Prépa Physique Miramas ».

Entre temps, est tombée sa nouvelle suspension, relayée par les sites de triathlon en septembre. Toutefois, une fois de plus, Alexis Rodriguez surfe sur la méconnaissance des uns et le manque de curiosité des autres. Mais l’épisode confirme que l’homme demeure adepte du trafic, et que toute proximité ne peut que susciter la méfiance…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.

DROIT DE REPONSE DU CLUB AIX ATHLE PROVENCE

 A la suite de la parution le 17 décembre 2019 de l’article intitulé « Alexis Rodriguez suspendu pour trafic continue à courir », dans lequel le club d’Aix Athlé Provence est nommément désigné, le club est intervenu pour obtenir un droit de réponse, à diffuser sur le site spe15.fr et qui devra faire l’objet d’un partage sur le compte Facebook Spe15. Donc acte.

« Aix Athlé Provence, club formateur de plus de 1300 adhérents, cherche à promouvoir (au sein de l’entente Athlé Provence Club, second club français), les valeurs de l’athlétisme à travers la découverte, l’apprentissage et l’entraînement aux différentes disciplines. L’effort et le dépassement de soi pour l’épanouissement de l’athlète et la recherche d’une performance honnête dont on puisse être fier représente notre quête.

Le passage malencontreux d’Alexis Rodriguez sous les couleurs d’Aix Athlé Provence pendant quelques mois est lié à la découverte  trop tardive du pédigré d’un vétéran, qui a effectué sa carrière l’étranger dont le niveau de performance ne pouvait être connu, jusqu’à le découvrir lors des France de Marathon.

Aix Athlé Provence le regrette

Sa licence n’a pas été renouvelée et il n’a pas fait partie des athlètes mis en valeur par le club en fin de saison.

Associer Nicolas Navarro, son entraîneur, et le groupe Marathoniack (groupe performance Marathon d’Athlé Provence Club/section Locale Aix Athlé Provence), à Alexis RODRIGUEZ que les membres du groupe Marathoniack n’ont côtoyé que très ponctuellement lors des épreuves où ils étaient alignés ensemble à deux ou trois reprises, relève d’un procédé proche de la diffamation.

Les insinuations de Madame Baudrier salissent le club Aix Athlé Provence en touchant des athlètes et des éducateurs bénévoles qui s’investissent au quotidien sur le stage, alors qu’elle n’a échangé que quelques secondes avec l’un d’entre eux. Ce groupe fait battre le cœur de tous les passionnés de marathon et mise sur une transparence totale. L’ensemble de leurs entraînements est consultable sur STRAVA, et tout un chacun peut savoir peut y accéder.

Aix Athlé Provence réfute toutes accusations de complaisance vis-à-vis du dopage.

Il maintient sa confiance totale à Nicolas Navarro ainsi qu’à son entraîneur Jérémy Cabadet.

Leur engagement au service de notre sport est exemplaire et mérite respect et admiration.

Nicolas Navarro, comme tous les athlètes cu club, se tiennent à disposition des instances qui souhaiteraient effectuer des contrôles, comme cela a toujours été le cas.

Si de tels propos devaient perdurer, le club d’Aix Athlé Provence engerait les procédures légales nécessaires à la sauvegarde de ses droits et de son image.

Signé par Georges LE GUILLOU, président d’Aix Athlé Provence. »