Un nouveau séisme en athlétisme avec l’annonce par le Comité Olympique Italien d’une suspension de deux ans à l’encontre de 26 athlètes ! Parmi lesquels le champion d’Europe de marathon, Daniele Meucci, le médaillé de bronze olympique au triple saut, Fabrizio Donato, ou encore le Champion d’Europe de cross 2012, Andrea Lalli…
Nouveau coup de tonnerre sur les pistes. Cette fois, la tornade arrive d’Italie, avec une décision très radicale du Comité Olympique Italien, celle de demander une suspension de deux ans à l’encontre de 26 athlètes.
Leur faute ? Avoir refusé un test anti-dopage et avoir manqué aux obligations de localisation. La sanction sollicitée est pour le moins radicale, et témoigne de l’extrême volonté du Comité Olympique Italien d’apporter toutes garanties sur les membres de son équipe sélectionnée pour les JO. L’ombre de la Russie apparaît en filigrane, avec cette peur que la sanction demandée à l’encontre du géant de l’Est puisse s’étendre à d’autres pays…
L’Italie a donc fait le choix du grand nettoyage, et ce se sont une nouvelle fois les Procureurs de Bolzano qui ont mené l’enquête, sur le cas de 65 athlètes (*) et pour finalement mettre en cause 26 athlètes. Et pas des moindres ! Les noms de médaillés s’y succèdent, avec le triple sauteur Fabrizio Donato, en bronze aux JO de Londres, le vice-champion du monde 2007 de la longueur, Andrew Howe, le perchiste Giuseppe Gibilisco, champion du monde en 2003, la marathonienne Anna Incerti, championne d’Europe du marathon en 2010 (après la suspension de la Lituanienne Zivile Balciunaite et de la Russe Nailya Yulamanova).
Andrea Lalli, champion d’Europe de cross en 2012 devant Hassan Chaadi
Quelques noms font plus particulièrement sursauter. Celui d’Andrea Lalli. Il avait créé une grande surprise en 2012 en raflant à Hassan Chaadi le titre de Champion d’Europe de cross en 2012, avant de se tourner vers le marathon, où il réalisait 2h12’ pour ses débuts en 2014, avant d’abandonner au Championnat d’Europe de Zürich.
Un championnat d’Europe où Daniele Meucci avait, lui, mis en évidence l’Italie avec sa victoire sur le marathon, avant de conquérir la 8ème place au Mondial de Pékin en 2015. Et lors de ce Mondial, c’est un autre Italien qui avait créé sensation, Ruggero Pertile, qui terminait 4ème derrière un trio africain, alors qu’il affichait 41 ans !
10 athlètes déjà qualifiés pour JO de Rio
La demande de suspension de ces 26 athlètes a frappé de plein fouet la fédération italienne, et son Président, Alfio Giomi, l’a accueillie avec des propos surprenants : « Placer la responsabilité seulement sur les athlètes pour ce qui s’est passé est trop simple. L’athlète est le point de départ et de fin d’un mouvement mais entre les deux, il y a les entraîneurs, les clubs, la Fédération, et le Comité Olympique. Nous devons tous assumer notre responsabilité. »
Les athlètes, eux, protestent sur cette demande, et incriminent des problèmes techniques qui expliqueraient les manquements aux localisations. Le tribunal anti-dopage du Comité Olympique Italien statuera sur ces divers cas dans les mois à venir. Et parfois même seulement l’année prochaine. Ceci ferme ainsi la porte des JO aux athlètes. Pour certains, comme le perchiste Gibilisco, cette sanction ne pose pas de problème, ils étaient en fin de carrière. Mais dans les 26 athlètes, une dizaine avait déjà fait les minima pour Rio…
- Texte : Odile Baudrier
- Photos : Gilles Bertrand
- (*) Ce sont 39 cas qui ont été classés sans suite. Les noms ont été divulgués par le CONI, on y retrouve la marathonienne Valeria Straveo, championne du monde à Moscou en 2013, et vice-championne d’Europe en 2014. Son cas est donc considéré comme non sanctionnable.