Les informations révélées par la FFA dans la décision prise à l’encontre de Bertrand Moulinet dévoilent les noms des divers produits utilisés ou stockés par le marcheur. La liste est tout simplement effrayante…
Des corticoïdes. Des médicaments contre les rhinites et contre l’asthme. Ce sont les produits que Bertrand Moulinet avait déclaré en préambule de son contrôle anti-dopage fin mars. Médicaments autorisés, à l’exception du budésonide, qui est un glucocorticoïde de synthèse doté d’un effet anti-inflammatoire puissant. Il est prescrit pour traiter les inflammations de la muqueuse bronchique dans le cas d’asthme.
Le Budésonide figure sur la liste des produits interdits, et son usage est très fréquent parmi les cyclistes. Il fait partie de ces médicaments destinés à soigner l’asthme, au cœur de la polémique actuelle autour d’Alberto Salazar et de ses athlètes, que certains témoignages accusent de simuler les effets de l’asthme pour obtenir des prescriptions médicales…
Hormone de croissance, anabolisant
La perquisition effectuée le mercredi 22 avril au petit matin par l’OCLAEPS a débouché sur la découverte de substances autrement plus inquiétantes. Le TB 500 est un peptide synthétique de 43 acides aminés, qui aurait des propriétés anabolisantes, avec augmentation de l’endurance et de la force. Selon les informations figurant sur le site « cyclisme-dopage.com », il aurait été identifié dès 2011 comme le nouveau produit miracle dans les pelotons cyclistes, qui l’auraient mis au pinacle pour son action sur la récupération musculaire, et ses propriétés anti-inflammatoires.
Le Thymosin est également une peptide de 43 acides aminés, qui serait efficace après une attaque cardiaque, pour réactiver les cellules souches cardiaques pour la réparation des tissus endommagés du cœur. Son usage comme dopant est avéré, il aurait été utilisé récemment par des joueurs de foot australiens.
La PEF-MGF est une autre peptide, variante de l’IGF1, hormone de croissance, utilisée pour créer de nouvelles cellules musculaires et stimuler la croissance musculaire. Un produit très répandu également dans le monde du sport, pour sa capacité à stimuler la croissance musculaire.
Ces trois produits hautement à risques étaient-ils destinés à Bertrand Moulinet lui-même ou bien à une revente en faveur d’autres sportifs ? L’enquête ne permet pas encore de le révéler officiellement.
Tous les témoignages l’avaient confirmé, Bertrand Moulinet affichait un attrait tout à fait atypique pour les médicaments, et plusieurs sources avaient révélé que le Vidal, dictionnaire des médicaments, figurait sur sa table de chevet, et qu’il le dévorait quotidiennement.
Une dérive qui s’est transformée en descente aux enfers…
Texte : Odile Baudrier
Photo : Gilles Bertrand