Justin Gatlin évoluera cette saison sous les couleurs de Nike. Les critiques pleuvent sur la marque de Beaverton pour cette collaboration avec l’Américain, déjà deux fois suspendu pour dopage, et de retour au très haut niveau depuis l’année dernière.
Justin Gatlin, l’homme fort du sprint mondial, retrouve la marque Nike pour un nouveau partenariat. La collaboration avait été stoppée après la deuxième sanction pour dopage de l’Américain. Cette nouvelle coopération se retrouve pointée du doigt. Les internautes se déchaînent sur les sites, comme celui de Flotrack aux Etats-Unis. Des athlètes s’insurgent également, comme Paula Radcliffe, très déçue de voir sa marque partenaire s’associer à l’Américain de retour après son 2ème contrôle anti-dopage.
« Drug Cheat ». « Tricheur du dopage». C’est ainsi que la presse britannique et américaine qualifie Justin Gatlin, qui a été suspendu deux fois, la 2ème pour 4 ans, entre 2006 et 2010. On ne s’embarrasse pas de précautions particulières pour évoquer le sprinter, et on ne le désigne pas sous le terme de « ex-dopé », comme nous le ferions en France…
L’étude norvégienne affirmant que les effets des stéroïdes dureraient des décades après leur arrêt a fait quelques dégâts, levant un éclairage différent sur le retour au très haut niveau de Gatlin, capable de battre ses records sur 100 et 200 m à 32 ans, un âge où les sprinters décélèrent en général.
Tyson Gay aussi chez Nike
La première information sur ce contrat émanant de la BBC Sport, les réactions des athlètes de haut niveau concernent essentiellement la Grande Bretagne. Jenny Meadows en particulier ne mâche pas ses mots, choquée qu’un athlète contrôlé deux fois puisse bénéficier du soutien d’une marque comme Nike alors que d’autres, leader de leur discipline, demeurent sans soutien. C’est le cas de la Britannique, en grosse difficulté financière, après des problèmes de blessures.
Nike se renforce ainsi avec un leader qu’on pourrait retrouver titré lors du prochain championnat du monde de Pékin. Les couleurs Nike seront également arborées par Tyson Gay, équipé, lui, dans le cadre d’un contrat signé entre la marque et le groupe d’entraînement de John Smith, que Tyson Gay a rejoint après sa courte suspension, allégée, elle, par sa collaboration avec la lutte anti-dopage.
Deux ex-dopés arborant le fameux « Swoosh », cela fait désordre. Mais y aura-t-il un impact pour la marque ???
Texte : Odile Baudrier
Photo : Gilles Bertrand