Jenny Meadows souhaitait profiter du Championnat d’Europe en salle pour décrocher son premier titre sur 800 mètres, après tant d’années à être supplantée par les athlètes russes. Mais malade, la Britannique a dû déclarer forfait pour la finale.
6 à 7 médailles. C’est le décompte que Jenny Meadows estime avoir perdu à cause des tricheuses russes. Et le plus cruel s’était produit à Bercy en 2011, lorsque, alors ultra favorite, elle n’avait accroché que l’argent, supplantée par Yegveniya Zinurova. Celle-ci était rattrapée par un contrôle positif, et 18 mois plus tard, la Britannique recevait cet or.
Spoliée. Le terme décrit le sentiment qu’elle ressent. Elle s’en ouvrait largement cet hiver dans les colonnes de la presse britannique, évaluant de manière très précise ses pertes sèches. Ce serait un nombre à 6 chiffres qu’elle aurait perdu entre les gains, les partenariats et le financement de la « National Lottery ».
Une donnée forte, à considérer que la situation financière du couple Jenny Meadows- Trevor Painter s’est considérablement dégradée ces dernières saisons suite à la blessure entravant sa carrière. Elle confiait ainsi que même sa position de leader mondial cet hiver ne lui avait pas rapporté plus de 500 euros.
Dans ce contexte, Prague apparaissait comme une occasion retrouvée de se distinguer sur une piste qu’elle espérait dégagée de tricheuses après la tourmente survenue en Russie.
Mais le sport n’obéit à aucun scénario pré-écrit. Dans l’arène O2, Jenny Meadows va traverser une descente aux enfers.
Dans sa demi-finale, cette grande tacticienne se laisse déborder pour ne terminer que 4ème, non qualifiée pour la finale. Finalement, elle se retrouve reclassée en 3ème position. Elle bénéficie de la disqualification d’Anastsiya Bazyreva. Ironie du sport, la Russe a forcé le passage sur l’intérieur.
Mais Jenny Meadows, arrivée dans la plus belle forme de sa vie, comme elle le répète sans relâche, souffre en réalité d’un virus, et le lendemain matin, à quelques heures de sa finale, elle doit déclarer forfait.
Elle avait tant rêvé de franchir cette ligne d’arrivée en première position, pour se venger de sa déception de 2011. Mais sport rime parfois avec cruauté. Sa revanche tant attendue n’aura pas lieu.
Texte : Odile Baudrier– Photo : Gilles Bertrand