Mo Trafeh a été suspendu 4 ans suite à son utilisation répétée d’EPO. Il avait à son actif huit titres de champion US de course sur route, et détenait le record national du 25 km.
Ce n’est pas un grand nom de l’athlétisme qui est tombé au mois de décembre aux Etats-Unis. Mais l’affaire Mo Trafeh a suscité beaucoup de commentaires outre atlantique , où sa réputation était tellement sulfureuse qu’il avait été surnommé « MoPO »…L’ex-Marocain devenu citoyen US était l’un des plus prolixes coureurs sur route aux Etats-Unis, il avait ainsi raflé huit titres nationaux.
La belle histoire de la réussite à l’américaine de cet ex-Marocain, qui avait migré en 1999 à l’âge de 14 ans, pour devenir un coureur de premier plan après sa naturalisation américaine, s’écroule ainsi comme un château de cartes.
Mo Trafeh avait gardé des liens étroits avec son pays natal, où il mettait souvent le cap pour s’entraîner, et c’est à son retour d’un séjour au Maroc, au printemps 2014, qu’il était interpellé avec une valise contenant de l’EPO.
Il plaidait alors des problèmes de blessure lui interdisant de s’entraîner, argumentant qu’il avait opté pour ce produit pour tenter de retrouver son niveau, et il osait même prétendre ne jamais avoir en réalité utilisé l’EPO.
Mais le son de cloche de l’AAA, la cour arbitrale américaine, n’allait pas tout à fait être le même, et elle annulait toutes les performances de Mo Trafeh depuis le début 2012 pour le motif d’un usage répété d’EPO.
Celui-ci avait dominé la scène de la course sur route à partir de 2009, surtout sur les distances courtes, il avait tenté une incursion sur marathon, bouclée en 2h 11’.
Avec son limogeage, trois titres nationaux conquis en 2013 ont été attribués à d’autres coureurs, comme celui du semi-marathon revenant à Meb Keflezighi.
> Texte : Odile Baudrier
> Photo : Gilles Bertrand