Sophie Duarte devrait disputer son premier marathon à Paris en avril. Mais une petite blessure survenue à l’issue de son stage au Portugal pourrait remettre en cause ce projet. Avec tout de même une certitude, la Toulousaine sera bel et bien présente au Championnat de France de cross.
. Quelle a été la nature de ta blessure ?
Ce n’est pas grand-chose, une péri tendinite d’Achille. Je n’ai jamais eu ça. Je l’ai prise au bon moment, j’ai opté pour la prudence. Je n’ai pas du tout couru pendant 3 jours, puis j’ai repris avec de petits footings. Le Docteur m’a autorisée à une reprise normale à partir de ce lundi 9 février. Ca va prendre les jours qu’il faudra pour bien reprendre. Mais si je ne peux pas effectuer le volume, il faudra revoir l’objectif du marathon et le repousser !
. Pourquoi as-tu souffert de cette blessure ?
J’ai couru sur des parcours sablonneux, et cela n’a pas convenu. Au Portugal, il y a beaucoup de forêts. Je n’aime pas ce site, et je n’irai plus ! Je le connaissais déjà, mais par rapport à la piste. Là, j’avais des bornes à faire en forêt, et je n’aime pas cette forêt. Dans l’avenir, il faudra plus de simplicité, se limiter aux Landes ou à Font Romeu.
. Pourquoi avoir participé à ce stage marathon ?
J’ai voulu y participer, pour la dynamique de groupe. C’est la 1ère fois que je faisais ce stage marathon. C’était très sympa. J’ai beaucoup appris. En particulier au contact de Freddy Guimard, qui m’a accompagnée sur les sorties longues, il m’a aidée sur les footings actifs, j’ai testé aussi pour la 1ère fois l’alimentation en course.
. Quelle était l’ambiance pour ce stage ?
Elle était très bonne. Il y avait Denis Mayaud, Yohan Durand, Freddy Guimard, qui m’a donnée beaucoup de conseils. Les filles valaient autour de 2h 35’-2h40’, j’ai appris à les connaître. Je partageais ma chambre avec Alexandra Louison, j’ai appris de sa rigueur extra-sportive. Je me suis vraiment régalée ! C’était sympa de partager avec des athlètes qui ne vivent pas du sport.
. Avec qui as-tu effectué ton entraînement ?
J’ai fait les sorties longues avec les garçons. Pour les séances, je les faisais avec les filles, j’avais un handicap sur les récup pour aller aux mêmes allures qu’elles. C’était le but d’être avec le groupe. Jeff Pontier fixait les séances, puis il a dû partir, et c’est Jean Delatour qui a encadré le stage.
. Quel entraînement as-tu suivi ?
Je suis montée à 180 km au lieu de 140 km habituellement. C’est vrai aussi que je me suis un peu laissée embarquer, surtout pour les footings de récupération que j’ai couru trop vite. Pour les sorties longues, je suis habituée à des durées de 1h40-1h45, mais là on courait 1h45’ à bonne allure, et 2 jours avant, on avait fait une séance sur 9 km et 2 jours après, une séance sur piste.
. Quel est ton programme maintenant ?
On va passer à plus de volume, mais je veux être plus à l’écoute de mes réactions par rapport au réentraînement. Je ne veux prendre aucun risque qui puisse impacter ma santé, et surtout ne pas sombrer dans la tendinite chronique. Pour Paris, il ne faut pas que ça se répète, sinon, ce ne sera
. Quels stages feras-tu ?
Jusqu’à Paris, je reste à Toulouse, car les voyages plombent. Le souci est que les conditions sont très froides, c’est un souci au niveau musculaire. Mais je ne prévois pas de repartir. J’attends beaucoup des 2 semaines à venir. Pour voir si je fais le volume nécessaire pour Paris.
. Penses-tu courir le France de cross ?
Avec ce petit pépin, je ne pouvais pas courir l’inter de cross, il faut être raisonnable. Mais le France de cross fait partie de mon programme, et les Mureaux sont encore prévus. Je serai au France de cross dans tous les cas. C’était prévu comme compétition test, intermédiaire. Ce n’est pas la priorité cette année, je la donne à la performance sur marathon, mais je convoite ce France !
. Tu disputeras donc le France de cross sans vraie préparation ?
Ce sera la première fois que je fais le France sans préparation spécifique. Je n’ai pas fait de séances. Mais je le prends comme un jeu. La compétition est un jeu. Ce n’est pas négatif. C’est une pression bien sûr. Je n’ai jamais eu le titre ! Mais mes appuis en cross comptent parmi mes premières qualités. Et la préparation marathon est très proche de la préparation cross. On l’a vu avec plein de coureurs, Christelle (Daunay) a remporté le titre dans sa préparation pour Paris.
. Ton entraîneur, David Heath, est un néophyte pour le marathon ?
David n’a jamais entraîné de marathonien. Il potache, il prend conseils d’amis qui ont fait du marathon. Je ne me fais pas de soucis. Il doit juste être à l’écoute par rapport au volume, car l’école anglaise repose sur le kilométrage. Mais David est à l’écoute. On parle beaucoup au téléphone, et il sait qu’on ne prendra pas de risque par rapport au tendon. Je veux avoir une carrière longue !
. T’es tu ennuyée pendant cet arrêt ?
Non, je ne m’ennuie pas sans courir. Quand on est blessée, ça prend du temps, on passe des échographies, on fait des soins, on vérifie ses dents. On prend soin de soi. J’ai aussi travaillé sur mes partenariats, avec BMW. Et je suis aussi passée au Régiment. Mais non, je n’ai pas fait les soldes, je n’achète que dans les aéroports !
> Interview réalisée par Odile Baudrier
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