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Bernard Lagat, un ambitieux de 40 ans

Bernard Lagat a fêté ses 40 ans le 12 décembre dernier, mais ses ambitions n’ont pas diminué en devenant un quadragénaire !

LAGAT BIS

 

« J’ai encore faim ! » La phrase ne laisse aucune ambiguïté sur l’état d’esprit de Bernard Lagat qui négocie avec une grande sérénité le passage de ses 40 ans.

Le tout nouveau quadragénaire réfute toute idée de barrière de l’âge, et compte bien poursuivre sa carrière sur la lancée des saisons précédentes, qui lui a permis de compter parmi les athlètes américains les plus prolixes, avec sept records US et douze titres nationaux. En toute logique, son objectif principal pour 2015 sera ainsi celui de décrocher une nouvelle sélection pour le Championnat du Monde de Pékin, sur 5000 mètres.

Car Bernard Lagat n’a nullement l’intention d’orchestrer ses foulées autour de la quête aux records du monde « Masters ». Il était évidemment tentant de l’imaginer s’attaquant à de telles performances, comme le record du monde du mile indoor détenu par Eamoon Coghlan (3’58’’15), ou celui du mile outdoor d’Anthony Whiteman, (3’58’’79), ou encore aux 8’01’’44 réalisés sur 3000 m indoor par le Russe Vyacheslav Shavunin.

De tels chronos paraissaient légitimement à sa portée, il a couru 7’38’ l’année dernière sur 3000 mètres, et c’est ce qu’il a réussi dès son retour à Boston le 7 février, avec un chrono de 7’48 »33.

Pourtant ces records vétérans ne passionnent nullement cet homme combatif, capable de se maintenir au plus haut niveau à travers les années, et pouvant revendiquer une saison 2014 d’une exceptionnelle qualité. Avec trois moments forts, la médaille d’argent sur 3000 m au Mondial indoor, le titre US sur 5000 m, et un chrono de 13’06’’68 sur 5000 mètres.

Sa longévité est exceptionnelle, depuis ses premiers Jeux Olympiques à Sydney en 2000, et il a conservé son engagement intact. L’ex-Kenyan, naturalisé Américain en 2005, a su bâtir une vie entièrement déclinée autour de l’athlétisme. Ce sport a été son seul travail, et il n’a ainsi jamais eu à se soucier de la difficile conciliation entraînement et profession.

Cet hiver, on a retrouvé son légendaire sourire au New Balance Indoor Grand Prix à Boston le 7 février. Il avait choisi cette piste bostonienne qui scintille de sept records du monde et de onze records US. Bernard Lagat lui-même y a battu le record américain du 5000 m indoor, en 2010. Il n’y était pas revenu depuis cette date. Il y était arrivé plein d’ambitions, sur 3000 mètres, et il a évidemment  éclipsé le record du monde vétéran. Mais Bernard Lagat s’est surtout réjoui de sa 2ème place, derrière l’Ethiopien Gebremeskel, et devant tous ses compatriotes américains, évidemment tous bien plus jeunes que lui…

> Texte : Odile Baudrier

> Photos : Gilles Bertrand

 

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