Les manquements aux règles de localisation ont encore frappé. Le décathlonien Garrett Scantling se voit suspendu 3 ans. Il faisait partie des athlètes susceptibles de jouer l’or olympique à Paris. Mais son record de mai lui demeure acquis, alors qu’il avait déjà trois manquements à son actif au début d’avril…
Lors de son interview sur notre site au mois d’août, Jérémy Roubin, le secrétaire général de l’AFLD, avait abordé de manière très directe le point lié aux problèmes de manquements aux obligations de localisations. Ses propos avaient été explicites : « Certains sportifs sont actuellement en train de jouer leur participation aux JO de Paris 2024 parce qu’ils sont négligents sur la localisation. Le sportif se met lui-même en danger ! ».
Et c’est exactement la situation vécue par le décathlonien Garrett Scantling, qui voit la porte des Jeux Olympiques de Paris se fermer. Il a reçu une suspension de trois ans par l’USADA qui s’achèvera en juillet 2025. L’Américain de 29 ans faisait partie des athlètes susceptibles de jouer l’or olympique, au vu de sa 4ème place aux JO 2021, de sa place de leader mondial 2022 avec 8867 points, qui l’a propulsé à la 7ème place de tous les temps.
Cette grosse performance marquait un sacré bond en avant, avec une progression de 240 points sur son record personnel, et avait été réalisée le 7 mai 2022 à Eugene. Toutefois elle demeurera sur les tablettes puisque sa suspension ne débute qu’en juin 2022.
Une grosse performance en mai, avec déjà trois manquements
Un comble à considérer qu’en réalité, au 7 mai 2022, Garrett Scantling avait déjà à son actif trois manquements de localisation ! Le premier était survenu le 25 août 2021, le second le 24 janvier 2022 et le troisième le 9 avril 2022.
Dès cette date d’avril, le décathlonien était donc en infraction avec les règles anti-dopage, qui fixe une violation dans le cas de trois manquements en 12 mois. Dans son cas, Garrett Scantling avait atteint 3 manquements en 7 mois et demi…
Mais le lancement de la procédure à l’encontre de Garrett Scantling a visiblement pris beaucoup de temps à l’USADA. Ce n’est qu’en juillet 2022, qu’une suspension provisoire a été prononcée à son encontre, lui fermant la porte du Mondial d’Eugene.
Faut-il y voir une certaine mauvaise volonté de l’Agence Américaine ? Difficile à dire, même si comme l’avait expliqué Jérémy Roubin, les agences nationales demeurent sous l’observation de l’Agence Mondiale AMA, qui peut faire des rappels à l’ordre en observant que les manquements ne sont pas suivis d’effet.
Toutefois, le communiqué diffusé par l’USADA pour annoncer cette suspension contient un élément un peu surprenant : l’affirmation par Travis Trygart, le patron de l’USADA, que ce cas ne comporte pas l’utilisation de produits interdits. L’histoire de l’anti-dopage a pourtant démontré que les athlètes dopés préfèrent éviter un contrôle lorsqu’ils ont la crainte d’être positifs.
Et l’USADA n’a pas manqué aussi de mentionner que Garrett Scantling avait été testé à 9 reprises durant cette période, où ont été constatés les problèmes de localisation. Comme pour atténuer la violation constatée…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R