Christian Coleman, le sprinter actuel le plus rapide au monde, sera-t-il suspendu pour 3 no shows ? Des négociations sont en cours au plus haut niveau des autorités anti-dopage mondiales. L’Américain risque 1 à 2 ans de suspension.
Paradoxalement, la nouvelle est tombée de Grande Bretagne. C’est le Daily Mail qui a brisé le silence pour révéler que Christian Coleman se trouvait mis en cause en raison de 3 no shows.
Du côté de la presse américaine, l’info qui circulait faisait état de problèmes de dopage de trois sprinters américains. Mais le très informé Matt Lawton levait très rapidement le voile sur cette news à l’allure d’une bombe.
Le sprinter le plus rapide du monde, ultra favori pour le Mondial de Doha, comme pour les Jeux de 2020, se voyait accusé d’avoir connu trois no shows, manquements à l’obligation de localisation, ou absences lors de la visite des contrôleurs. La précision exacte n’a pas été donnée.
Comme le savent bien les spécialistes de l’anti-dopage, la bonne méthode pour éviter un contrôle positif est de ne pas le subir. Fuite, absence, oubli de changement de localisation. Tous ces arguties peuvent être exploités par les athlètes dopés, qui auront ensuite toute latitude pour trouver la faille juridique pour se sortir de cette situation. Avec toujours l’argument qu’ils n’ont pas en réalité été positifs à un quelconque produit…
Des négociations pour réduire la peine ?
Bien sûr, à jouer avec le feu, on peut parfois se brûler. Et c’est peut-être ce qui est arrivé à Christian Coleman… Avec le risque de se voir sanctionner pour deux ans, c’est la règle de base pour 3 no shows, ou de seulement un an dans certaines conditions particulières.
Mais même un an, c’est beaucoup trop pour le sprinter de 23 ans qui ambitionne le titre mondial et le titre olympique, très légitimement au vu de son chrono de 9 »79. Et selon les informations du Daily Mail, les avocats du sprinter argumentent pour qu’au moins un no show ne soit pas comptabilisé.
Le cas apparaît tellement énorme que les négociations seraient aussi en cours entre l’USADA, l’agence anti-dopage américaine, l’AMA, Agence Mondiale Anti-dopage, et l’Athletics Integrity Unit pour s’accorder sur la décision à prendre.
Car cette fois, ce n’est pas du menu fretin qui est attrapé. Christian Coleman, apparu depuis deux ans au sommet, est souvent désigné comme le futur successeur d’Usain Bolt.
Et comble, cette nouvelle tombe quelques jours seulement après qu’aient été fêtés les dix ans du record du monde du 100 mètres, de 9 »58, d’Usain Bolt, à Berlin en 2009. Les messages enthousiastes et dythyrambiques se sont succédés pour revivre ce moment d’exception.
Mais avec l’annonce du dérapage de Christian Coleman, un autre constat s’est vite imposé : Usain Bolt devient le seul sprinter pointé sous les 9″ »80 à ne pas avoir été relié à une affaire de dopage, à un moment ou un autre de sa carrière…
Texte : Odile Baudrier
Photo : D.R.