Une plainte a été déposée par l’Agence Française Anti-Dopage et Damien Ressiot contre Clémence Calvin. L’athlète est mise en cause pour dénonciation calomnieuse et diffamation. En raison de ses accusations de violence contre les agents de l’AFLD et pour ses propos diffamants contre l’Agence et Damien Ressiot, le directeur des contrôles.
Dès la conférence de presse du 10 avril, Mathieu Teoran, le directeur de l’agence, avait indiqué que l’instance envisageait une plainte contre Clémence Calvin. Pour se défendre, l’athlète n’avait pas hésité à proférer des accusations graves contre les trois agents de l’AFLD qui avaient tenté d’effectuer sur elle un contrôle anti-dopage le 27 mars à Marrakech. Elle prétendait qu’ils s’étaient présentés comme des policiers français, et non pas comme des contrôleurs antidopage. Et que Damien Ressiot avait eu des gestes violents contre elle et son enfant, qu’il aurait fait tomber par terre.
Clémence Calvin devra désormais étayer ses accusations pour répondre aux deux plaintes déposées par l’Instance. La première pour dénonciation calomnieuse, suite à son accusation d’usurpation d’identité par des membres de l’Agence, Olivier Grondin et Chloé Houix, deux préleveurs assermentés, Damien Ressiot, l’AFLD pouvant difficilement laisser passer à de telles dérives remettant en cause l’intégrité professionnelle de ses salariés. La seconde pour diffamation, à la fois contre l’AFLD et Damien Ressiot, et en raison des propos proférés par Clémence Calvin dans divers médias.
Damien Ressiot, le Directeur des contrôles, avait été particulièrement attaqué par Clémence Calvin, d’une façon honteuse, en n’hésitant pas à déraper sur le terrain personnel. Lors de son passage dans quelques médias soigneusement choisis, Infosport + (groupe Canal+), Beinsport (Emission de Vanessa Lemoign), elle avait développé une extrême animosité contre Damien Ressiot, qu’elle désigne nommément dès le vendredi 12 avril, comme celui qui aurait été violent à son encontre, et aurait provoqué la chute de son fils au sol.
Ainsi lors de son interview par Marc Olivier Fogiel sur RTL Soir le 18 avril, elle avait osé affirmer : « Je ne fais pas d’affaire personnelle. Des gens font des affaires personnelles. Il faudrait s’intéresser à Damien Ressiot, à cette personne, à son psychisme, à sa structure psychique, à son mode de fonctionnement. Il faudrait s’intéresser à ses cibles, pourquoi il choisit des cibles. C’est un appel que je lance. Il ne croit pas à mes performances depuis un moment. Ses petits copains sont dans la même mouvance. Il arrive à faire monter une petite mayonnaise, une petite obsession. Il travaille avec des gens qui n’ont pas intérêt à me voir briller. Car le monde de l’athlétisme est un petit milieu, et qu’on est à la fois juge et partie. La justice fera le voile sur ce qui s’est passé, sur son mode de fonctionnement à lui, à Monsieur Damien Ressiot.»
Un nouveau référé devant le Conseil d’Etat
Une mise en cause frontale qui avait beaucoup heurté Damien Ressiot, qui avait pourtant connu plusieurs actions menées contre lui durant ses années de journaliste spécialisé dans le dopage à l’Equipe.
L’annonce du dépôt de cette plainte AFLD-Ressiot a provoqué une réaction forte de Rodolphe Bosselut, nouvel avocat de Clémence Calvin aux côtés d’Arnaud Péricard, avocat réputé, également maire de St Germain en Laye. Maître Bosselut, connu comme avocat du Rassemblement National, renforce ainsi l’équipe de défense de Clémence Calvin.
Maître Bosselut s’est offusqué auprès de l’AFP de cette plainte : « Je suis sidéré qu’une autorité administrative comme l’AFLD éprouve le besoin d’engager des poursuites au pénal contre une personne qui aura à comparaître devant elle. Ça pose clairement un problème de partialité pour la suite ».
Sur le plan de la sanction sportive, l’AFLD a proposé à Clémence Calvin une suspension de quatre ans, qu’elle a refusé. C’est maintenant la Commission des sanctions, formée de 12 membres indépendants, qui instruit l’affaire, pour recueillir les éléments de l’AFLD et de la défense de Clémence Calvin. Plusieurs témoignages pourraient créer la surprise.
Autre éléments très étonnant dans cette affaire, une demande de référé sera présentée devant le Conseil d’Etat ce mardi. Avec l’ambition de faire à nouveau lever sa suspension provisoire, cette fois, en argumentant d’une urgence financière. Tous les contrats de Clémence Calvin ont été gelés, et son club de Martigues ne lui verse plus sa bourse d’entraînement. Il s’agira ainsi du deuxième passage de Clémence Calvin devant le Conseil d’Etat, qui l’avait autorisée à disputer le marathon de Paris en avril.
Clémence Calvin et son avocat ont ainsi choisi une démarche offensive et très inédite pour un.e athlète suspendue pour dopage…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand