L’IAAF a refusé de réintégrer la Russie, mise au ban depuis novembre 2015 sur le plan international. L’instance campe sur sa position, en estimant que les conditions souhaitées ne sont pas remplies. D’autant qu’un sujet de la télévision allemande a révélé que la Fédération Russe conservait dans son staff un entraîneur impliqué dans le dopage des sprinters.
Le timing ne pouvait être mieux choisi. A la veille de la décision par l’IAAF de réintégrer ou non la Russie au niveau international, la télévision allemande a diffusé un sujet dévoilant que la Russie n’avait toujours pas fait le ménage dans son staff. Avec la révélation que Valentin Maslakov, entraîneur national de sprints, assumait encore une fonction pour la Fédération d’athlétisme de Russie. Or ce coach, âgé de 74 ans, actif à ce poste depuis les années 70, du temps de l’Union Soviétique, a été clairement relié aux dérives du dopage, comme le confirme l’enquête réalisée par Nick Butler et Hajo Seppelt.
Ce n’est pas ainsi un bon point qu’a marqué Yury Borzakovskiy, l’ancien coureur de 800 mètres devenu l’entraîneur national de l’équipe russe, que d’affirmer que Maslakov n’avait plus de lien officiel avec l’équipe de Russie. Et l’ex demi-fondeur a aussi soutenu que le staff fédéral avait été renouvelé à 80%. Or l’équipe de journalistes allemande a évalué que sur les 94 coaches travaillant actuellement avec des athlètes membres de l’équipe nationale, il y en 63 qui étaient déjà là avant 2015, dans une période où le dopage étatique apparaît une réalité.
Ces gros mensonges ont été considérés par l’IAAF, comme un élément négatif supplémentaire à l’encontre de la Russie, en démontrant que les vieilles habitudes avaient la vie dure dans le pays… S’ajoutant au fait que les deux conditions préalables à cette décision n’avaient pas été remplies.
La première exigeait que la Fédération d’athlétisme russe assume tous les coûts liés à la « Taskforce », cette commission chargée d’étudier le statut international de la Russie.
La deuxième imposait que l’IAAF reçoive les données et échantillons du Laboratoire de Moscou récupérées par l’Agence Mondiale Anti-Dopage pour déterminer si des athlètes ont à répondre de violations des règles anti-dopage de l’IAAF.
Mais le paiement tarde à venir, officiellement pour des raisons de logistique ? Et le traitement des données collectées à Moscou tarde à être finalisé par l’Agence Mondiale Anti-Dopage. Cela concerne environ 1800 échantillons prélevés entre 2012 et août 2015, que l’IAAF veut passer à la moulinette. Avec quelques grosses surprises en vue ?
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.