Le rapport annuel de l’Agence Mondiale Anti-Dopage confirme que le foot et l’athlétisme demeurent les sports les plus contrôlés au monde, avec plus de 30.000 analyses. Pour l’athlétisme, ce sont près de 1% des échantillons qui se révèlent positifs, correspondant à près de 300 cas. Mais tous ne se traduisent pas par des sanctions, en raison des AUT accordés pour des soins médicaux. Les produits les plus utilisés demeurent les anabolisants et l’EPO.
L’Agence Mondiale Anti-Dopage a livré son rapport annuel sur les analyses anti-dopage effectuées à travers le monde, tous sports confondus, en 2017. Comme en 2016, le foot et l’athlétisme demeurent les leaders au nombre de contrôles, avec pour le foot, avec 37.118 échantillons prélevés, et pour l’athlétisme, 31.483 échantillons.
Pour l’athlé, cela se conclut par 295 contrôles positifs, soit 0.9%, alors que le foot s’en sort beaucoup mieux, avec 0.4% de positifs, soit 117 cas.
295 contrôles positifs, c’est beaucoup moins que le nombre de sanctions prononcées. Et le même constat a été effectué pour le cyclisme. Mais le rapport de l’AMA précise bien que les résultats des analyses ne doivent pas être confondus avec les violations des règles anti-dopage sanctionnés, puisque les contrôles peuvent découvrir des produits interdits, mais qui seront autorisés par la règle des Autorisations Thérapeutiques d’Usage, qui permettent de justifier l’utilisation médicale d’un produit interdit, comme c’est le plus souvent le cas pour les contrôles aux corticoïdes.
Une nouvelle fois, les chiffres diffusés par l’AMA démontrent que les contrôles positifs apparaissent principalement durant les compétitions. Ainsi, pour les contrôles d’urine, ce sont 14.878 contrôles qui ont été effectués en compétition, contre 13.219 en-dehors des compétitions. Pour déboucher sur 224 contrôles positifs en compétition, et 71 hors compétition. Pour les prélèvements sanguins, 672 ont été effectués en compétition, tous négatifs, et 2714 hors compétition, avec 4 échantillons positifs.
Le détail donné par discipline révèle une priorité donnée au demi-fond long, au-delà du 3000 mètres, avec un total de 9776 contrôles, tous confondus, (urinaires/sanguins/en compétition/hors compétition) alors que le sprint en a compté 6989, les lancers 4166, les sauts 3431, et le demi-fond entre 800 m et 1500 m : 2913.
Le marathon affiche seulement 811 contrôles. Une surprise pour cette discipline certainement la plus pratiquée au monde et également l’une des plus lucratives, avec chaque week-end, sur tous les continents, des épreuves avec de jolies primes.
295 contrôles positifs, surtout dans le demi-fond long
Et au final, sont détectés : 23 cas positifs pour le marathon, 114 pour le demi-fond long, 74 pour le sprint, 53 pour les lancers, 16 pour les sauts et pour le demi-fond court, 11 pour les combinées, 7 pour la marche, 5 pour le cross, 4 pour la course sur route, 2 pour l’ultra et 1 pour le semi-marathon. Soit un total de 295 contrôles positifs.
Quels sont les produits les plus utilisés ? Les anabolisants mènent la danse, avec 149 cas, puis 43 cas concernent l’EPO, ses dérivés et l’hormone de croissance, 18 cas de beta 2 antagonistes (exemple, le Salbutamol), 27 cas de moduleurs d’hormones et métabolisme, 24 cas de diurétiques et agents masquants, 30 cas de stimulants, 3 cas de produits narcotiques, 7 cas de cannabis, 32 cas de corticoïdes. Pour un total de 333 produits détectés, puisque certains échantillons contiennent plusieurs produits.
Concernant l’EPO, sur les 37 cas enregistrés, 33 l’ont été à partir de l’urine, et 4 à partir du sang. Avec en chef de file des utilisateurs, les athlètes sur les distances au-delà du 3000 mètres : 25 cas, puis 5 cas pour les distances 800-1500 m, 4 cas sur les sprinters du 400 mètres ou moins, 3 cas sur le marathon. Autre élément intéressant : 22 cas ont été détectés à partir des échantillons prélevés hors compétition, contre 15 durant les compétitions.
A noter que concernant les transfusions sanguines, l’IGF1, aucun contrôle positif n’a été constaté en 2017.
Le travail sur les passeports biologiques s’est poursuivi en 2017, avec la collecte d’échantillons destinés à les constituer. Ce sont au total 5333 prélèvements qui ont été effectués dans cette optique, essentiellement hors compétition, à raison de 4990. Surtout concentrés sur la cible des distances au-delà du 3000 mètres, avec 3015 prélèvements, puis 847 sur le 800-1500 m, et seulement 112 sur le marathon.
> Texte : Odile Baudrier
> Photo : D.R.