La Britannique Laura Muir s’est retrouvée dans la tourmente avec la découverte de sa collaboration avec David McHenry, un préparateur physique travaillant avec Alberto Salazar, très controversé en Angleterre. La double médaillée du mondial indoor a finalement renoncé à ce projet.
Laura Muir ne travaillera finalement pas avec le préparateur physique américain, David McHenry. Il n’a fallu que quelques heures à la jeune athlète et à son coach Andy Young, pour renoncer à ce projet très mal accueilli par la communauté de l’athlétisme britannique.
En cause, les liens étroits entre David Mc Henry et Alberto Salazar, littéralement mis à l’index en Grande Bretagne du fait des mises en cause successives à l’encontre de l’entraîneur de Portland, avec les révélations de la BBC en 2015, et l’enquête menée par l’USADA. Sans qu’aucune décision officielle n’ait été prise contre Salazar, toujours conseiller de Galen Rupp, de Sifan Hassan.
Mais le sujet demeure très sensible en Angleterre, et Mo Farah s’est souvent retrouvé mis sur le grill pour sa collaboration avec Salazar, qui lui avait permis de se propulser du statut d’un athlète de niveau plutôt modeste, à celui de leader invincible sur le 5000 m et le 10000 m, avec quatre titres olympiques et six titres mondiaux.
Laura Muir ne pouvait l’ignorer, tant les médias britanniques ont harcelé Mo Farah sur ce thème. Certes l’Ecossaise souhaitait, elle, s’adjoindre les conseils de David Mac Henry, un préparateur physique américain qui l’avait conquise lors de leurs premiers rendez-vous. Mais David Mac Henry travaille en très étroites relations avec le Nike Oregon Project, le groupe chapeauté par Alberto Salazar.
Un lien troublant que le « Daily Mail » a révélé le 5 avril, dévoilant que Laura Muir avait déjà effectué deux séances avec David Mac Henry, et allait poursuivre de manière plus forte dans le futur. Et Laura Muir se voulait rassurante, soulignant via Twitter que son entraîneur demeurait bien Andy Young, et qu’elle conserverait sa base en Ecosse.
Mais les critiques fusaient tant que quelques heures plus tard, un autre Tweet révélait qu’elle renonçait finalement à ce projet…
Cet épisode pourrait malgré tout ternir la réputation de Laura Muir, auteur de très gros progrès depuis l’été 2016, avec un record sur 1500 mètres amené à 3’55’’22. D’autant plus que lors du Championnat du Monde en salle de Birmingham en mars, elle s’était montrée très hostile contre Genzebe Dibaba, révélant qu’elle refusait de lui parler, en raison de ses liens avec Jama Aden.
Laura Muir et son coach n’avaient pas hésité à pourfendre l’Ethiopienne, pour sa collaboration avec l’entraîneur somalien, découvert en possession de produits dopants en Espagne en juin 2016. L’Ecossaise était ainsi apparue très offensive, soulignant même que l’association de Genzebe Dibaba avec cet entraîneur ne lui apparaissait pas très saine pour l’athlétisme.
De propos qui n’ont pas été manqués de lui être rappelés au moment de son choix vers ce préparateur proche d’Alberto Salazar, que la Fédération d’Athlétisme Britannique avait approuvé, en acceptant d’assumer une partie de sa rémunération…
> Texte : Odile Baudrier
> Photo : Gilles Bertrand