La marathonienne Rita Jeptoo a disculpé son ancien entraîneur Claudio Berardelli, mis en cause par la justice du Kenya, de lui avoir administré de l’EPO, débouchant sur son contrôle positif de 2014. Mais ce serait depuis le printemps 2012 que Rita Jeptoo utilisait des produits interdits…
Nouveau retournement de situation pour l’Italien Claudio Berardelli, avec l’affirmation très claire de Rita Jeptoo, que son entraîneur de l’époque ne lui a pas administré l’EPO retrouvée dans son urine à l’automne 2014.
C’est devant le tribunal de Nairobi que la marathonienne a effectué cette déclaration, mettant à mal les accusations à l’encontre de Claudio Berardelli, Daniel Cheribo , son assistant de l’époque, de Stephen Kiplagat Tanui, un pharmacien de Kapsabet.
En juillet 2016, Rita Jeptoo avait accusé son ancien manager, le Docteur Federico Rosa, son ancien entraîneur, Claudio Berardelli, de lui avoir administré de l’EPO détectée lors d’un contrôle inopiné à l’automne 2014 juste avant sa nouvelle victoire à Chicago. Tous les deux avaient été placés en détention provisoire quelques jours, et les charges contre Federico Rosa avaient été levées fin 2016.
Le trio Berardelli-Cheribo-Tanui avait été mis en cause par la justice du Kenya pour l’étonnant motif de « conspiration pour blesser une personne et perturber sa profession ». Ils étaient accusés d’avoir injecté à Rita Jeptoo l’EPO, détecté en septembre 2014, et qui allait déboucher sur sa suspension de 4 ans.
Avec ce contrôle, tombait une référence mondiale du marathon, avec à son actif, une triple victoire à Boston (2006-2013-2014) et double à Chicago (2013-2014).
Le dopage depuis 2012 ??
Mais comme le révèle l’article de « The Nation », cette carrière se serait largement construite grâce à l’EPO, puisque l’avocat de Claudio Berardelli a révélé durant ce procès que Rita Jeptoo aurait débuté avec les produits interdits depuis avril 2012.
Maître Kemboy, défenseur du coach italien, a produit un rapport médical et un document établi par la Commission d’appel de la Fédération d’Athlétisme du Kenya, qui démontrent une utilisation remontant au printemps 2012, juste avant que Rita Jeptoo commence sa razzia sur les grandes épreuves américaines. L’article publié par « The Nation » ne permet pas de savoir si Rita Jeptoo a validé ou non cette accusation. Si elle se révélait exacte, l’arnaque serait totale, avec en filigrane, la sempiternelle question sur le manque de clairvoyance de son coach face à ses progrès artificiels.
Pour ce nouveau témoignage, la marathonienne est revenue à ses premières déclarations : elle ignore comment l’EPO s’est retrouvée dans son corps. Et continue à incriminer son passage à l’hôpital de Kapsabet après un accident de la circulation survenu en août 2014….
Texte : Odile Baudrier
Photo : D.R.