Mo Farah et Alberto Salazar se retrouvent une nouvelle fois au cœur des critiques de la presse anglaise, après la découverte d’informations figurant dans un rapport de l’USADA, l’agence anti-dopage américaine. Il y apparaît qu’Alberto Salazar aurait utilisé de la testostérone sans justification médicale, et surtout que l’USADA souhaiterait effectuer de nouveaux tests des échantillons de Mo Farah, à la recherche d’une éventuelle EPO.
Alors que le cyclisme anglais se retrouve en pleine déliquescence suite aux révélations sur l’utilisation massive de corticoïdes par l’équipe Sky, et aux manquements graves de son staff médical, la presse britannique s’intéresse une fois de plus à Mo Farah, et à son entraîneur Alberto Salazar, et à leurs éventuels agissements douteux.
A l’origine de cette nouvelle déferlante médiatique, un rapport de 256 pages de l’USADA, l’agence anti-dopage américaine, hacké par les Russes de Fancy Bears, et transmis à l’équipe d’investigation du Sunday Times, qui y découvrait une enquête approfondie de l’USADA menée à l’encontre d’Alberto Salazar et de l’endocrinologue Jeffrey Brown, suspectés d’utiliser des prescriptions médicales pour booster la performance.
Les échantillons de Mo Farah vont-ils être retestés ??
Le « Daily Mail » s’intéressait plus particulièrement à un point de ce rapport, celui concernant Mo Farah, et la demande formulée par l’USADA d’être autorisée à ré-analyser les échantillons du Britannique. A la recherche, semble-t-il, d’EPO. Mais cette requête demeure dans l’attente de l’accord de l’Agence Anti-Dopage Britannique, l’UKAD, qui a exigé plus de détails de leurs confrères américains pour statuer sur la suite à donner à cette requête, comme l’a confirmé Nicole Sapstead, la patronne de l’UKAD.
Dans ce rapport de l’USADA, la BBC a découvert, elle, un autre aspect tendancieux, celui de l’utilisation de testostérone à titre personnel par Alberto Salazar. Le coach a rétorqué au quotidien britannique que cette testostérone lui aurait été prescrite en raison de son hypogonadisme, un défaut de l’appareil reproducteur. Mais le rapport de l’USADA révèle que les demandes de justifications médicales formulées officiellement par ses soins auprès de Salazar seraient demeurées sans suite, et qu’aucun document ne confirme qu’il souffre de cette pathologie, et que son état de santé exige le recours à un traitement par testostérone. Or les règles de l’anti-dopage interdisent à tout entraîneur personnel de posséder des substances interdites sans justification valide.
Steve Magness, utilisé pour tester la L-Carnitine
Autant de nouveaux points litigieux à l’encontre du duo, mais aussi de l’ensemble de son groupe du Nike Oregon Projet, avec également la découverte de l’utilisation de L-Cartinine, par des injections de quantités massives, dépassant les règles autorisées. Mo Farah serait concerné par cette pratique, qui avait été en réalité testée sur Steve Magness, alors jeune coach du NOP, qui avait reçu une perfusion d’un litre, représentant 20 fois la dose autorisée de L-Carnitine….Steve Magness, qui a quitté depuis le groupe, fait partie des personnes qui ont mis en cause Alberto Salazar dans l’enquête diffusée par la BBC au printemps 2015.
Mo Farah, comme Alberto Salazar, ont réfuté toutes les affirmations de recours à des produits dopants. Et comme n’a pas manqué de le rappeler l’USADA, tout athlète et coach sont présumés innocents et avoir respecté les règles à moins que les processus de l’anti-dopage ne déclarent le contraire…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : Gilles Bertrand